La banlieue, terrain miné

Ingrid Merckx  • 5 avril 2012 abonné·es

Le « plan banlieue » a fait un bide, la gauche évite la question : la « périphérie » gêne. Il faut désenclaver, ne pas stigmatiser, et récupérer un électorat populaire fortement abstentionniste. Mais la politique de la ville est passée de mode, et les élus de banlieue rament pour attirer l’attention. La banlieue n’est pas tant un sujet oublié qu’un sujet « à risque », lié à l’immigration et à la délinquance, à la pauvreté et au chômage de masse. « Sensible » quel que soit l’angle choisi. Ce n’est même plus un sujet en tant que tel : on dit « quartiers » ou « territoires », comme le défend le sénateur Claude Dilain, ancien maire de Clichy-sous-Bois, pour souligner que les banlieues ne sont pas les seules zones délaissées de la République et que « la banlieue » est à la croisée de problèmes de rénovation urbaine, d’éducation, de santé, d’emploi…

Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tenté une sortie « en banlieue » le 16 mars, in extremis, pour la galerie. Le second compte quand même dans son équipe des membres de l’association des maires Ville et banlieue, décidés à inverser la tendance si la gauche passe, avec 123 propositions « Pour un engagement national auprès des quartiers ». En priorité : la création d’un ministère dédié « à l’égalité des territoires et à la cohésion nationale », des territoires « d’intervention prioritaire », un observatoire des inégalités territoriales, et une politique de la ville globale, c’est-à-dire sous-tendue par une solidarité nationale.