Parutions

Politis.fr  • 5 avril 2012 abonné·es

Vive la crise !

Tout commence en ce mois de février 1984. Nous sommes en pleine Mitterrandie, et Libération (new look) et Antenne 2 décident de conjuguer leurs efforts (et ceux d’Yves Montand, vite passé de l’apologie de l’URSS à celle du thatchérisme) pour imposer le néolibéralisme dans un pays qui lui résiste.
Notre ami Sébastien Fontenelle analyse les conditions de la mise en place de cette incroyable machine politico-médiatique à produire du consensus. Les mots « réforme », « courage », « tabou » (qu’il faut toujours briser) sont dévoyés pour liquider toute culture sociale. L’économisme prend le pouvoir. Et bientôt la finance. L’actionnaire écrase le salarié ; et le capital, le travail.
Fontenelle remonte le temps de ces vingt-huit
années de soumission à une idéologie exclusive.
Il relit les éditoriaux, revisite les discours qui ont forgé ce qu’on a appelé « la pensée unique ». Quand le chômeur devient un flemmard. Et le jeune un délinquant. Non sans humour, l’auteur démonte une machine idéologique finalement assez effrayante.

Le Retour
du peuple

Ce retour du peuple dont nous parle Clémentine Autain n’est pas un retour sociologique, mais politique. Le peuple n’a pas cessé d’exister au cours des vingt dernières années. Ce sont les mots qui ont été effacés du discours politique et, en premier lieu, le concept de lutte des classes, qui revient en force aujourd’hui. Mais Clémentine Autain ne nie pas que le peuple ait changé. Le sans-papiers et l’intello précaire, notamment, sont aujourd’hui au cœur de la nouvelle problématique. Les questions d’identité et de genre redéfinissent le peuple. Pour Clémentine Autain, il ne faut cependant pas accepter la « fragmentation » qui oppose ce « précariat » à l’ouvrier ou à l’employé blanc qui, en déshérence politique, est parfois allé voir du côté du Front national.
Le retour du peuple, c’est le retour du social pour fédérer les uns et les autres, sans nier les questions spécifiques à chacun.

Exigez !

Un désarmement nucléaire total.
Depuis Indignez vous !, Stéphane Hessel s’est fait
le spécialiste du petit livre
coup-de-poing.
Celui-ci s’inscrit dans la lignée de l’indignation, sans être dépourvu d’une argumentation fouillée sur la question du nucléaire militaire.
Pour la circonstance, Hessel s’est trouvé un allié naturel en la personne de l’admirable Albert Jacquard.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

François Sarano : « Il y a une vraie lueur d’espoir pour les océans si on s’en donne les moyens »
Entretien 9 juin 2025 abonné·es

François Sarano : « Il y a une vraie lueur d’espoir pour les océans si on s’en donne les moyens »

L’océanographe et plongeur professionnel ne se lasse pas de raconter les écosystèmes marins qu’il a côtoyés dans les années 1980 et qu’il a vu se dégrader au fil des années. Il plaide pour une reconnaissance des droits des espèces invisibles qui façonnent l’équilibre du monde, alors que s’ouvre ce 9 juin à Nice la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc).
Par Vanina Delmas
L’insurrection douce, vivre sans l’État
Idées 4 juin 2025 abonné·es

L’insurrection douce, vivre sans l’État

Collectifs de vie, coopératives agricoles, expériences solidaires… Les initiatives se multiplient pour mener sa vie de façon autonome, à l’écart du système capitaliste. Juliette Duquesne est partie à leur rencontre.
Par François Rulier
Isabelle Cambourakis : « On ne pourra plus revenir à une édition sans publications féministes »
Entretien 4 juin 2025 abonné·es

Isabelle Cambourakis : « On ne pourra plus revenir à une édition sans publications féministes »

Il y a dix ans, les éditions Cambourakis créaient la collection « Sorcières » pour donner une place aux textes féministes, écologistes, anticapitalistes écrits dans les années 1970 et 1980. Retour sur cette décennie d’effervescence intellectuelle et militante avec la directrice de cette collection.
Par Vanina Delmas
« Si ArcelorMittal tombe, c’est l’ensemble de l’industrie française qui tombe »
Entretien 27 mai 2025 abonné·es

« Si ArcelorMittal tombe, c’est l’ensemble de l’industrie française qui tombe »

Alors qu’ArcelorMittal a annoncé un vaste plan de suppressions de postes, la CGT a décidé d’entamer une « guerre » pour préserver les emplois et éviter le départ du producteur d’acier de l’Hexagone. Reynald Quaegebeur et Gaëtan Lecocq, deux élus du premier syndicat de l’entreprise, appellent les politiques à envisager sérieusement une nationalisation.
Par Pierre Jequier-Zalc