Pas de sortie de crise

Damas pose de nouvelles conditions.

Denis Sieffert  • 12 avril 2012 abonné·es

Le plan de sortie de crise de l’émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, n’avait pas connu le moindre début d’application, mardi matin, le régime du président Bachar al-Assad ayant posé de nouvelles conditions. Damas a annoncé, dès dimanche, qu’il ne retirerait pas ses troupes des villes – comme le prévoyait le plan – tant que les « groupes terroristes » ne s’engageraient pas par écrit à « livrer leurs armes ». Une condition que ne peuvent évidemment accepter les opposants. Du coup, la répression s’était encore accentuée lundi, avec des bombardements sur la région de Hama, à l’ouest du pays. Le chef de l’Armée syrienne libre, Riad al-Assaad, a confirmé son engagement en faveur du plan Annan, tout en affirmant qu’il n’avait pas à donner de garanties à ce régime mais à la communauté internationale.

Dans un premier temps, Damas avait donné son accord pour le retrait, le 10 avril, de ses troupes et armes lourdes des centres urbains. En posant de nouvelles conditions, le régime a désigné nommément « les gouvernements du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie », sommés de s’engager à cesser de financer la rébellion et de lui livrer des armes. L’aide de ces pays a contribué à militariser une rébellion qui avait, à l’origine, une nature principalement sociale. Elle a pu jeter le trouble également dans une partie de la population. Elle met surtout en lumière les ambiguïtés de la communauté internationale, qui serait déjà engagée militairement, en sous-main, notamment par l’intermédiaire du Qatar et de l’Arabie Saoudite, désireux de faire tomber un régime allié de l’Iran. Cela au moment où Israël accentue sa menace sur Téhéran.

Si l’attitude de ces pays et de la communauté internationale rend beaucoup plus complexe la situation, il n’en reste pas moins vrai que la plus sanglante des répressions s’est d’abord abattue sur des manifestants pacifistes. La solidarité avec le peuple syrien ne doit donc pas fléchir.

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