Affaire Kerviel : Mélenchon clame l’innocence de l’ex-trader et accuse

Michel Soudais  • 20 juin 2013
Partager :

Illustration - Affaire Kerviel : Mélenchon clame l’innocence de l’ex-trader et accuse

C’est un gros pavé dans la mare politico-bancaire que vient de lancer Jean-Luc Mélenchon. Dans une longue note de blog, le co-président du Parti de gauche prend la défense de Jérôme Kerviel, accusé d’avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros à la Société générale, somme que la justice l’a condamné à rembourser, en première instance et en appel.
L’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle pointe des anomalies de l’enquête – absence d’expertise indépendante sur le montant des pertes déclarées par la Société générale, notamment – et accuse la banque d’avoir « chargé » ce trader junior sans relations pour cacher ses pertes dans la crise des subprimes et obtenir de l’Etat 1,7 milliards d’euros à titre de compensation. Une compensation promptement versée, sans vérification d’aucune sorte, par Christine Lagarde, alors ministre de l’économie.

Jean-Luc Mélenchon explique que pour le militant politique qu’il est « défendre un trader dans un conflit avec sa banque est aussi décalé que l’était la défense d’un capitaine monarchiste au début du siècle précédent contre l’institution militaire unanime » . Il reconnaît que « ce Kerviel » était à ses yeux, au départ de l’affaire, « une sorte de Madoff dont [il] n’avait rien à faire » . Aujourd’hui, il clame avec une conviction communicative qu’il « est innocent » et nous « renvoie l’image d’un monde qui ne peut pas se regarder en face » . Ce qui a pour corollaire que « ceux qui l’ont fait condamner sont coupables » . Le député européen ne cache pas qu’il s’engage dans cette bataille pour « permettre que la Justice, donc la société, marque un point d’arrêt aux collusions des sommets de l’Etat et de la finance. Un point d’arrêt à la toute puissance arrogante de l’oligarchie » .

>> LIRE «Kerviel est innocent!»

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes les plus forts à gauche »
Entretien 18 novembre 2025 abonné·es

Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes les plus forts à gauche »

Alors que le gouvernement échappe à un vote budgétaire et que le PS choisit la négociation, le leader insoumis dénonce une « comédie démocratique » et acte la rupture avec les socialistes. Sa stratégie : refonder une gauche de rupture, préparer les municipales en autonomisant La France insoumise et affronter les grands débats sur immigration, syndicalisme, Ukraine, Chine et Proche-Orient.
Par Lucas Sarafian, Pauline Migevant et Pierre Jequier-Zalc
Municipales : la gauche n’a plus le luxe de s’égarer
Parti pris 18 novembre 2025

Municipales : la gauche n’a plus le luxe de s’égarer

Depuis les législatives anticipées de 2024, l’union de la gauche ne semble plus être qu’un lointain souvenir. Pour éviter un désastre national, les partis auraient pourtant tout intérêt à s’entendre avant les prochaines municipales.
Par Pierre Jacquemain
IGPN : la grande faillite du contrôle des policiers 
Violences policières 18 novembre 2025 abonné·es

IGPN : la grande faillite du contrôle des policiers 

Un rapport explosif de l’ONG Flagrant déni, publié ce mardi 18 novembre, met en lumière l’effondrement de la police des polices. Chiffres inédits à l’appui, le document démontre que le taux d’élucidation des violences policières a chuté de 25 % en huit ans alors que le nombre d’affaires est en augmentation.
Par Maxime Sirvins
13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »
Entretien 13 novembre 2025 abonné·es

13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »

Les audiences avaient duré dix mois et réuni une centaine de parties civiles. En septembre 2021, vingt accusés comparaissaient devant la cour d’assises spéciale de Paris dans le procès des attentats du 13 novembre 2015. Maître de conférences en science politique, Antoine Mégie a mené, avec trois coautrices, une enquête au long cours sur le procès.
Par Olivier Doubre