A Paris, le PCF s’allie au PS [Officiel]

Les militants communistes parisiens ont suivi Pierre Laurent. Anne Hidalgo estime que dans la capitale «la gauche est rassemblée» . Le PG conduira une liste contre l’austérité.

Michel Soudais  • 19 octobre 2013 abonné·es
A Paris, le PCF s’allie au PS [Officiel]

Fin du suspens. Les militants communistes parisiens n’ont pas désavoué leur direction. A 57 %, ils se sont prononcés en faveur d’une alliance dès le premier tour avec le PS sur les listes conduites par Anne Hidalgo. Cette position était soutenue par Pierre Laurent, n°1 du PCF, qui a pesé de tout son poids pour obtenir un résultat conforme à ses vues.

Lire > La direction parisienne du PCF pour une alliance avec le PS

Selon les chiffres fournis par Igor Zamichei, secrétaire de la fédération de Paris du PCF, lors d’une conférence de presse en soirée, 1197 militants ont participé à ce scrutin, soit une participation très proche du vote sur les textes du 36e congrès en décembre 2012. Il y a eu 1170 suffrages exprimés dont 670 voix pour l’alliance avec le PS (57%) et 500 voix pour une liste avec les huit autres composantes du Front de gauche.

La promesse du PS de réserver au PCF 13 sièges au conseil de Paris et 32 postes de conseiller d’arrondissement (considération qui figurait sur le bulletin de vote) alors que le PG, principal partenaire du PCF dans la capitale avait refusé de discuter sur une répartition des têtes de liste et des sièges, a pesé lourd en faveur du « rassemblement » autour d’Anne Hidalgo.

Illustration - A Paris, le PCF s'allie au PS [Officiel]

Ni les mises en garde de Jean-Luc Mélenchon contre ce «choix désastreux» , ni les arguments de Danielle Simonnet, chef de file du PG à Paris pour les municipales, pour qui le programme du PCF, à 90% semblable à celui de son parti, plaidait en faveur d’une liste Front de gauche, n’auront pu inverser la tendance.

Le Front de gauche, tel qu’on l’a connu depuis 2009, disparaît donc dans la capitale. Au moins pour 6 mois.

Réactions d’Anne Hidalgo et de Danielle Simonnet

Anne Hidalgo s’est aussitôt félicité du choix du PCF dans un communiqué. «A Paris, la gauche est maintenant rassemblée» , affirme-t-elle, rejetant de facto hors de «sa» gauche EELV (en liste autonome) et les autres composantes du Front de gauche, dont le PG qui revendique 1.200 adhérents sur la capitale.

«Malgré le vote du PCF, au premier tour, il y aura une liste Front de Gauche à Paris» , a fait savoir, de son côté, Danielle Simonnet en regrettant la décision du PCF, «une erreur politique» .

Lire l’intégralité du communiqué de Danielle Simonnet

Malgré le vote du PCF, au premier tour,
il y aura une liste Front de Gauche à
Paris

Le PCF Paris a décidé à 57 % de
voter pour des listes communes avec le PS.
Avec le Parti de Gauche, je regrette cette
décision.

A l’heure où la colère monte dans le pays
contre la politique antisociale de ce gouvernement, à l’heure où la majorité
des députés PS votent pour la retraite à 66 ans, à l’heure où la jeunesse se
mobilise pour demander la démission de Manuel Valls, cette décision est une
erreur politique, contraire à la cohérence du Front de Gauche. Sans doute
que le poids mis dans ce choix du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a
été trop lourd pour permettre aux partisans communistes d’une liste FDG de
l’emporter. Je pense surtout à eux dont j’imagine ce soir la tristesse et je
leur adresse un message de fraternité.

Quoiqu’il arrive, malgré cette décision,
il y aura une liste Front de Gauche à Paris. Des listes regroupant la très grande
majorité des forces qui continuent la stratégie du Front de Gauche seront en
effet présentes au premier tour des élections municipales à Paris. Elles sont
ouvertes à toutes celles et ceux qui refusent les politiques d’austérité au
plan local comme au plan national. Ensemble, nous serons la belle surprise
de ces élections et l’adversaire le plus coriace de la droite et l’extrême
droite.