Plus de majorité à EELV !

Patrick Piro  • 16 décembre 2013 abonné·es

On attendait du dernier conseil fédéral d’Europe écologie les Verts (EELV), tenu les 14 et 15 décembre, qu’il vote pour désigner les têtes de listes écologistes aux européennes de mai prochain. Il lui incombait surtout de trancher le cas épineux de deux euro-régions, le Sud-Ouest et du Sud-Est.

Comme c’était attendu, et malgré les irritations, José Bové a été désigné tête de liste dans la première devant Catherine Grèze, et Michèle Rivasi dans la deuxième[^2]. Le scénario, voté à plus de 81 % par le conseil fédéral, a aussi retenu Sandrine Bélier (Est), Pascal Durand (Île-de-France), Karima Delli (Nord-Ouest), Yannick Jadot (Ouest) — tous en position éligible, tout comme les seconds Eva Joly (Île-de-France) et Karim Zéribi (Sud-Est) —, avec Clarisse Heusquin (Centre) et Yvette Duchemann (Outre-Mer), qui ont très peu de chance d’aller à Strasbourg.

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Mais cette quasi unanimité ne doit pas faire illusion** : le parti est bel et bien au bord de l’ingouvernabilité, comme nous l’évoquions !

Lire > EELV : un congrès houleux

Emmanuelle Cosse et ses amis, loin d’élargir leur courte majorité — 51 % au congrès de Caen, il y a deux semaines —, l’ont déjà perdue à deux reprises cette fin de semaine. D’abord laissant échapper, au profit de la « gauche » du parti, la présidence de la commission électorale chargée d’établir les scénarios pour les têtes de liste aux européennes (ce qui coûte probablement à la majorité une tête de liste pour Catherine Grèze) ; puis en étant retoqués sur une motion votée à plus de 60 % par les conseillers fédéraux, et qui appelle à ne pas soutenir en l’état le projet du gouvernement pour le budget 2014 ! On n’en est pas tout à fait là, mais autant dire que si cette position va à son terme, les écologistes viennent tout bonnement de signer leur sortie du gouvernement…

En cause : la mauvaise humeur des conseillers fédéraux issus de la motion Via Ecologica, alliée aux amis d’Emmanuelle Cosse, et qui se sont désolidarisés sur lors des votes. Ils espéraient notamment placer Karim Zéribi en tête de liste dans le Sud-Est. Coup de semonce ou guérilla déclarée ? La nouvelle secrétaire nationale n’aura pas eu droit à ses « cent jours ».


[^2]: Voir les détails dans le prochain numéro de Politis , en kiosque jeudi 19 décembre.

Politique
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