Manuel Valls à Matignon, Hollande met le cap à droite

Michel Soudais  • 31 mars 2014 abonné·es

Illustration - Manuel Valls à Matignon, Hollande met le cap à droite - Manuel Valls à La Rochelle, le 23 août 2013 (XAVIER LEOTY / AFP)

Manuel Valls à Matignon. François Hollande a confirmé dans une allocution à 20h cette nomination du ministre de l’Intérieur. La rumeur de celle-ci avait commencé à courir de manière instistante dès l’annonce par Matignon, peu avant 18h, de la démission de Jean-Marc Ayrault et de son gouvernement. Elle était confirmée par des proches du Premier ministre, qui n’ont pas hésité à grillé ainsi la politesse au secrétaire général de l’Elysée.

Après l’extraordinaire débâcle du PS et de ses alliés aux municipales, hier, François Hollande devait aller vite pour remanier son gouvernement. Une telle annonce étant impossible demain, 1er avril. Mais en choisissant Manuel Valls, le plus droitier des prétendants à la primaire socialiste de 2012 (il en avait aussi obtenu le plus faible score : 6%), le président de la République montre qu’il entend davantage prendre en compte la victoire de la droite dimanche que le désarroi et la colère de l’électorat de gauche.

Lire > Philippe Marlière :
« Manuel Valls est un sarkozyste »

Très décrié au sein de la majorité pour son action au ministère de l’Intérieur, notamment pour ses propos sur les Roms, Manuel Valls n’a jamais caché son ambition.

Lire > Manuel Valls : Portrait d’une ambition

Si la nomination de l’ancien maire d’Evry n’est pas de nature à combler le fossé qui s’est creusé entre le PS et la gauche de gauche, reste à savoir si les ministres EELV mettront leurs menaces à exécution. Fin août, Pascal Canfin avait déclaré au JDD.fr: «Je ne vois pas comment, si Manuel Valls était Premier ministre, nous pourrions participer au gouvernement.» La semaine dernière, Cécile Duflot avait fait savoir à Manuel Valls lui-même qu’elle ne resterait pas au gouvernement s’il en prenait la tête. Selon Le Parisien, elle lui aurait déclaré:

«C’est un problème de fond. Beaucoup d’électeurs de gauche se sont reportés dimanche sur le FN en raison de la désespérance économique et sociale, et non pas à cause de l’insécurité et de l’immigration.»

Politique
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