Game of thrones, démesure et politique

Grand spectacle, romanesque, une série à emporter dans vos bagages (numériques).

Pauline Graulle  • 5 août 2014
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Game of thrones, démesure et politique

De la violence, de la politique et des secrets de famille , le tout sur toile de fond fantastique… Voilà les ingrédients qui ont fait le succès planétaire de Game of Thrones , la série qui a battu tous les records piratage sur le Web – 6 millions de téléchargement pour chaque épisode.

Mais la démesure de Game of Thrones , 4 saisons (pour l’instant), réside surtout dans le scénario adapté de la saga éponyme signée George R.R. Martin. Dans un monde mi-médiéval, mi-fantastique (où cohabitent dragons, loups aux multiples pouvoirs et effrayants «marcheurs blancs» ), séparé des ténèbres par un Mur de glace, plusieurs «tribus» partent à la conquête du pouvoir.

Toutes les histoires s’entremêlent, style «Rois Maudits» version heroic fantasy – ça foisonne tellement qu’on n’y comprend pas tout, mais ce n’est pas bien grave… Dans le lot, celles des deux familles rivales, les Stark et les Lannister, sont de loin les plus romanesques. Le destin des deux filles Stark nous emporte : la première, Sansa, jeune fille sage, mariée de force au jeune roi pervers Joffrey, va peu à peu s’émanciper de sa triste condition ; intrépide et garçon manqué, sa sœur, Arya, boule de nerfs haute comme trois pommes, n’a qu’une obsession : venger son père à l’aide de sa (tout aussi) minuscule épée surnommée «aiguille» .

Outre ces deux personnages féminins, Tyrion Lannister, le mal-aimé des Lannister, est encore plus enthousiasmant. En dépit de sa difformité – on n’a jamais vu un personnage de nain aussi charismatique au cinéma ! –, il est de loin la figure la plus complexe et la plus humaine de cette famille sanguinaire et malsaine, et n’a rien à envier à son frère, beau blond entiché de sa garce de sœur.

Bien que de facture un peu classique, la série vaut par ses rebondissements et ses choix scénaristiques parfois drastiques. A voir aussi pour les deux épisodes montrant, une heure durant, l’assaut de deux citadelles – l’une d’eau et de feu, l’autre de glace. Des combats grand spectacle – mais pas forcément grand public du fait de leur extrême violence – qui font penser aux meilleurs Spielberg.

  • Game of Thrones , saisons 1, 2, 3 et 4, D. Benioff et D. B. Weiss, pour HBO (2011-)
Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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