Le parquet fait appel de la relaxe d’Alain Pojolat

Politis.fr  et  AFP  • 23 octobre 2014 abonné·es
Le parquet fait appel de la relaxe d’Alain Pojolat
Alain Pojolat lors d'une manifestation pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le 20 juillet 2012
© MEHDI FEDOUACH / AFP

Le parquet de Paris a fait appel jeudi de la relaxe la veille d’un responsable du NPA, Alain Pojolat, poursuivi en tant qu’organisateur de deux rassemblements propalestiniens interdits par la police cet été. Membre de la direction du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Alain Pojolat avait déclaré ces manifestations en préfecture au nom d’un collectif de partis et d’associations et avait été avisé de leur interdiction.

Lire > Le procès d’Alain Pojolat, procès du droit de manifester

A l’audience, mercredi, au tribunal correctionnel de Paris, le militant de 66 ans s’est défendu en évoquant «une décision collective» de maintenir les rassemblements. Son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, a soulevé l’absence de preuve d’un appel personnel de sa part à braver l’interdiction. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis et 1.500 euros mais n’avait pas été suivi, Alain Pojolat obtenant la relaxe.

Lire > Manifs propalestiniennes interdites : relaxe pour Alain Pojolat

L’appel du parquet confirme « l’acharnement du gouvernement français contre tous ceux qui osent relever la tête » , dénoncé hier encore par Alain Pojolat à l’issue de l’audience. Un acharnement que souligne le NPA dans un communiqué où il rappelle que le parquet est l’ «émanation directe du gouvernement en matière de justice» .

LIRE l’intégralité du communiqué du NPA

*«Le pouvoir s’acharne. Le lendemain de la décision du Tribunal de Grande Instance de Paris de relaxe des poursuites engagées contre notre camarade Alain Pojolat, le Parquet, émanation directe du gouvernement en matière de justice, a fait appel de ce jugement.

Cette décision scandaleuse, alors que le dossier est vide, confirme simplement dans quelles dispositions se trouve le gouvernement. Il ne supporte pas le désaveu de sa politique envers le mouvement de solidarité avec la Palestine, la condamnation des interdictions de manifester qu’il avait tenté d’imposer en juillet août 2014. S’il ne lâche rien aujourd’hui nous non plus. La solidarité et la mobilisation vont s’amplifier. Et au bout du compte le résultat sera le même et le camouflet plus grand.»*

NPA, 23 octobre 2014


Pour aller plus loin…

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan
Portrait 24 novembre 2025 abonné·es

Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan

Enfant d’El-Fasher, ville du Soudan aujourd’hui ravagée par les massacres, le trentenaire vit à distance la perte de son frère, le drame de sa famille et de son peuple. Depuis la France, il s’efforce de faire entendre une tragédie ignorée.
Par Kamélia Ouaïssa
Franco : une récupération aux mille visages
Extrême droite 20 novembre 2025 abonné·es

Franco : une récupération aux mille visages

Quarante ans de dictature franquiste ont imprimé en profondeur la société espagnole. Son empreinte, décryptée par l’historien Stéphane Michonneau, pèse aujourd’hui sur le débat politique, en y insufflant les relents nauséabonds du fascisme. Même si le franquisme est maintenant poursuivi par la loi.
Par Olivier Doubre
« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »
Entretien 20 novembre 2025

« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »

Secrétaire d’État chargé de la mémoire démocratique, un portefeuille créé en 2020, Fernando Martínez López alerte sur les appétits dictatoriaux du parti d’extrême droite Vox et milite pour la connaissance des luttes en matière de droits fondamentaux.
Par Pablo Castaño