Mort de Rémi Fraisse : l’Etat a bien menti, selon Mediapart

Michel Soudais  • 6 novembre 2014 abonné·es
Mort de Rémi Fraisse : l’Etat a bien menti, selon Mediapart
© Photo: REMY GABALDA / AFP

Dimanche 26 octobre , quelques heures après la mort de Rémi Fraisse sur le site du futur barrage de Sivens, « l’Etat sait déjà tout ou presque du drame, mais va choisir de feindre l’ignorance et de minimiser pendant 48 heures » , affirme Mediapart (article à lire ici). Selon son journaliste, Michel Deléan, qui a reconstitué le drame après avoir pu prendre connaissance de «  plusieurs témoignages de gendarmes présents sur place » et « recueillis dès le lendemain pour les besoins de l’enquête judiciaire » , « les gendarmes n’étaient pas en danger » et c’est bien une grenade offensive, une arme militaire datant de la guerre de 1914-18, qui a été lancée sur le jeune homme. Plusieurs gendarmes ont reconnu l’ « avoir vu tomber » et « avoir compris immédiatement ce qui venait de se passer » .
« Très vite, en tout cas, vers 2 heures du matin, la zone a été éclairée au projecteur, et le corps de Rémi Fraisse récupéré , poursuit notre confrère. Et en langage militaire, il a été “rendu compte” immédiatement au commandant d’escadron, et donc au préfet, au procureur, puis aux ministres de tutelle (Intérieur et Justice). »

Pour justifier de l’existence d’un « mensonge de l’Etat » , Mediapart fait état d’une information inconnue jusqu’ici. Un premier examen médico-légal a été pratiqué sur Rémi Fraisse « deux heures à peine après sa mort dans une morgue d’Albi » , affirme le site d’information, qui soutient également que celui-ci a « conclu immédiatement à un décès provoqué par une explosion ». Un constat pleinement confirmé par le rapport de sept pages des médecins légistes de Toulouse, que notre confrère cite longuement et résume ainsi :
« Le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion, et il est certainement mort sur le coup. »

Révélation après révélation, le pouvoir apparaît bien « comptable de ce drame » . Les demandes de démission du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’en paraissent que plus fondées.

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