Fracture à Air France

Manuel Valls et François Hollande n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer l’agression du directeur des ressources humaines d’Air France.

Politis  • 7 octobre 2015
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Fracture à Air France
Photo : TRIBOUILLARD/AFP

« Inacceptable », « scandaleux », Manuel Valls et François Hollande n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer l’agression, le 5 octobre, du directeur des ressources humaines d’Air France. Interpellé lors d’un comité central d’entreprise réuni pour statuer sur un plan de restructuration menaçant 2 900 emplois, Xavier Broseta a dû être évacué par des gardes du corps. Et les images le montrant aux abois, chemise arrachée, ont fait le tour du monde. Si cette violence est condamnable, elle illustre cependant la fracture entre la direction de la compagnie et ses salariés. Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM, assure dans les médias rester ouvert au dialogue, mais il ne cache pas, face à un public plus restreint, sa vision décomplexée du droit du travail. Ainsi, lors des rencontres patronales de Royaumont, en décembre 2014, il n’avait pas hésité à évoquer avec des accents de nostalgie le temps où les enfants travaillaient. Et de faire rire la salle par une petite anecdote de son cru : « Comme le disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève, “Chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison”. »

Les échos
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