Les six députés qui ont dit « non »

À l’Assemblée nationale, ce 19 novembre, ils ont été six à dire « non ». Non à la prorogation pour trois mois de l’état d’urgence, accompagnée de mesures de nature à restreindre les libertés publiques. Trois écologistes, Isabelle Attard, Sergio Coronado et Noël Mamère, et trois socialistes, Pouria Amirshahi, Barbara Romagnan et Gérard Sebaoun. Auxquels on peut ajouter Fanélie Carrey-Conte (PS), qui, elle, s’est abstenue. Quant au Sénat, seuls onze communistes et une élue EELV (Esther Benbassa) se sont abstenus. Bel exemple de démocratie à l’Assemblée : les présidents de groupes s’étaient arrangés pour étouffer tout débat. Ainsi, seul Noël Mamère a pu s’y exprimer, dénonçant une « surenchère sécuritaire » quand il faudrait selon lui « un renforcement des moyens judiciaires ». On imagine sans difficulté la pression qu’ont dû subir ces six députés dans une enceinte se gargarisant de patriotisme et d’unité nationale. Et l’incompréhension, sinon l’hostilité, que leur vote a engendrée à leur endroit. Il ne manquait plus qu’on les traite d’antifrançais…