Syrie : Une trêve fragile

Le mouvement jihadiste Al-Nosra est exclu de la trêve, alors qu’il est totalement intégré à l’insurrection.

Denis Sieffert  • 2 mars 2016
Partager :
Syrie : Une trêve fragile
© Photo : AMER ALMOHIBANY / AFP

Selon les observateurs de l’ONU, la trêve entrée en application trois jours plus tôt, était généralement respectée mardi. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a parlé de « quelques incidents ». Un bilan corroboré par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, qui a fait état de tirs de roquettes par les rebelles sur la partie d’Alep tenue par le régime, ainsi que de bombardements russes sur le sud d’Hama, une ville du centre du pays. Comme on pouvait le craindre, la situation est rendue très précaire du fait que le mouvement jihadiste Al-Nosra est exclu de la trêve, alors qu’il est totalement intégré à l’insurrection. Les jihadistes de ce mouvement ne se sentent pas obligés par un ­cessez-le-feu qui ne les concerne pas. Et leur présence dans les zones tenues par les insurgés peut à tout instant donner prétexte à des bombardements de l’aviation russe ou du régime. Dans cette situation, les premiers jours d’accalmie ont été mis à profit par l’ONU et les organisations humanitaires pour ravitailler villes et villages assiégés parfois depuis plusieurs mois. Alep, en particulier, est privée d’eau potable après la destruction, fin novembre, de la principale station de traitement d’eau par l’aviation russe. Seul le succès de la trêve, après tout juste cinq ans de conflit et 260 000 morts, pourra permettre le retour à un processus politique. Un projet encore bien prématuré.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »
Entretien 1 décembre 2025 abonné·es

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »

Alors que l’AfD vient de refonder son organisation de jeunesse à Gießen, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont bloqué la ville pour tenter d’empêcher la tenue du rassemblement. Pour la germaniste et historienne Valérie Dubslaff, cette séquence s’inscrit dans la continuité des grandes mobilisations de 2024.
Par Maxime Sirvins
En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite
Reportage 1 décembre 2025

En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite

Près de 50 000 personnes venue de tout le pays se sont rassemblées ce week-end à Gießen pour empêcher le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) de reformer sa faction jeune, auto-dissoute huit mois plus tôt.
Par Camille Tribout
À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations
Monde 28 novembre 2025 abonné·es

À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations

Un an après la crue meurtrière d’octobre 2024, les habitants de Paiporta sont amers de la gestion de la tragédie par les autorités qui a dévasté la ville. Le parti d’extrême droite Vox a su tirer parti de ce désarroi.
Par Pablo Castaño
En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal
Reportage 26 novembre 2025

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal

Près de 80 % des activités liées à l’extraction illicite de l’or en Guyane se concentrent sur le Haut-Maroni. Depuis la rive surinamienne, les garimpeiros – orpailleurs clandestins – ont édifié un système bien huilé pour exploiter le sol français.
Par Tristan Dereuddre