Le cabinet des horreurs de Donald Trump

Le nouveau président s’emploie à plaire à ses alliés les plus droitiers.

Malika Butzbach  • 23 novembre 2016 abonné·es
Le cabinet des horreurs de Donald Trump
© Photo : DON EMMERT/AFP

La justice américaine a désormais un nouveau visage – blanc –, celui du sénateur Jeff Sessions. Attaché à « l’impartialité et à la justice », ce nouveau ministre avait accusé en 1986 un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client noir. « Si vous êtes nostalgique de l’époque où on faisait taire les Noirs, où les homosexuels devaient se cacher, où les immigrés étaient invisibles et les femmes à la cuisine, le sénateur Sessions est votre homme », a raillé le démocrate Luis Gutiérrez. Autre trouvaille, l’ancien général Michael Flynn, que Donald Trump fait sortir de sa retraite pour lui confier la Sécurité nationale. Surnommé « le plus en colère des généraux américains » par la presse, cet ancien directeur des renseignements militaires s’était distingué, en décembre 2015, pour avoir partagé, sans être mandaté, un dîner avec ­Vladimir Poutine.

Le nouveau président s’est également employé à plaire à ses alliés les plus droitiers en nommant à la tête de la CIA le représentant républicain du Kansas Mike Pompeo. Proche du Tea Party, celui-ci avait soutenu le programme de surveillance de la NSA et réclamé la peine de mort pour le lanceur d’alerte Edward Snowden. Bref, Pompeo est un parfait petit soldat pour l’agence centrale de renseignement américaine.

Donald Trump a aussi pensé à rassurer son parti, avec qui il a entretenu des relations tendues durant la campagne. Reince Priebus, chef du Parti républicain, se voit attribuer le secrétariat général de la Maison Blanche tandis que le nom de Mitt Romney circule pour le poste de secrétaire d’État. Un sacré retournement de veste pour l’ancien candidat de 2012, qui avait pris la tête du mouvement anti-Trump en qualifiant celui-ci de « charlatan » et d’« imposteur ».

Enfin, c’est à son directeur de campagne, Stephen Bannon, que le président élu rend hommage. Présenté comme « l’homme le plus dangereux de la vie politique américaine » et surnommé « Goebbels » par un journaliste de Fox News, l’architecte de la victoire de Trump devient conseiller stratégique. Un poste qui convient comme un gant au directeur du site extrémiste Breitbart. Son nom est à retenir, d’autant que Breitbart projette de s’implanter en France et que Stephen Bannon considère Marion Maréchal-Le Pen comme « la nouvelle étoile montante ». La question reste en suspens pour le poste de secrétaire à l’Éducation. Compte tenu du combat du vice-président, le créationniste Mike Pence, pour que la théorie du « dessein intelligent » soit enseignée dans les écoles publiques, on peut s’attendre au pire.

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