Réfugiés : un harcèlement sans fin

Le cynisme récurrent des forces de l’ordre devient insupportable pour ces riverains solidaires du XVIIIe arrondissement de Paris.

Politis  • 1 février 2017
Partager :
Réfugiés : un harcèlement sans fin
© Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP

Comme chaque matin de la semaine, les enfants se rendent à l’école Pajol, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Comme chaque matin, des migrants dorment comme ils peuvent sur le trottoir d’en face, et des bénévoles leur servent un petit-déjeuner grâce à l’opération « Café solidaire ». Mais le vendredi 27 janvier, c’est un autre genre d’opération qui a eu lieu. Sous les yeux des enfants, des policiers en civil – essentiellement des femmes – et d’autres plus équipés, affublés souvent du surnom de « Robocops », ont embarqué une quinzaine de réfugiés. « On va leur donner à manger et des papiers ! », a riposté un policier aux parents d’élèves indignés.

Si l’intervention n’a pas été musclée, le cynisme récurrent des forces de l’ordre devient insupportable pour ces riverains solidaires. Car la destination de la fourgonnette était bien le commissariat. Depuis, les mineurs auraient été relâchés et les adultes auraient reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français).

« Au-delà de l’incompréhension soulevée par l’absence de réponse politique à cette situation qui dure depuis maintenant plusieurs années et du caractère inadmissible de cette stratégie de harcèlement dont font l’objet les migrants dormant dans nos rues, il est insupportable que de telles opérations aient lieu, encore plus devant une école à l’heure de l’accueil des enfants », écrit Benoît Lochon, président de l’association Quartiers solidaires. Un éternel recommencement à la halle Pajol, laquelle avait vu s’installer le premier campement parisien de migrants en 2015, violemment évacué. C’est là aussi que des policiers confisquaient les couvertures des réfugiés lors des nuits glaciales début janvier.

Société
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine
Mobilisation 28 novembre 2025

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine

Ce samedi, une manifestation nationale pour la Palestine rassemblera à Paris plus de 85 organisations : associations, syndicats et l’ensemble des partis de gauche. Une configuration inédite depuis le 7 octobre 2023, la plupart des structures politiques restant jusqu’ici en retrait ou divisées lors des mobilisations.
Par Caroline Baude
Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche
Répression 28 novembre 2025

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche

Fin septembre, le gouvernement français a été interpellé par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les atteintes aux droits humains qu’entraînerait la dissolution d’Urgence Palestine. Politis a pu consulter la réponse du gouvernement, qui évacue les questions, arguant que la procédure est toujours en cours.
Par Pauline Migevant
« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien