Vers la fin de Tati

L’enseigne phare de la mode à petit prix ne résiste pas à la concurrence européenne sur le créneau du low cost. Le groupe Éram, propriétaire de l’entreprise, prépare sa vente.

Malika Butzbach  • 15 mars 2017
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Vers la fin de Tati
© Photo: Joël SAGET / AFP

L’annonce est tombée le 28 février : Éram a cédé la gestion du groupe Agora Distribution, maison mère de Tati. La direction générale de la filiale a été confiée à Michel Rességuier. Directeur de Prosphères, un cabinet spécialiste de la transformation et du retournement d’entreprise, il a pour mission « de conduire le processus de recherche de repreneurs » de l’enseigne.

Selon Le Figaro, la banque d’affaires Oddo a aussi été mandatée pour « aider l’entreprise à trouver des solutions crédibles et sérieuses pour elle et les salariés ». Ces derniers sont 1 720 à travailler dans les quelque 140 magasins présents dans l’Hexagone.

Échec face à la concurrence mondiale

Créée en 1948 par Jules Ouaki, l’enseigne a été précurseur de la mode à petits prix. Mais, depuis quelques années, elle peine à faire face à la mondialisation du marché des vêtements, notamment suite à l’implantation du géant irlandais Primark en France. Le journal Libération avance que, en 2015, l’entreprise a enregistré une perte de 37 millions d’euros pour 356 millions de chiffre d’affaires.

Déjà, la boutique de la rue de Rennes (Paris VIe) a été rachetée par la chaîne Zara. Reste à savoir qui va reprendre le mythique magasin du boulevard Rochechouart (Paris XVIIIe) dont l’enseigne était devenue indissociable du quartier Barbès.

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