Syrie : Damas rejette sans convaincre les accusations de Paris

Le régime de Bachar Al-Assad nie être à l’origine de l’attaque au gaz sarin du 4 avril, malgré les preuves accablantes publiées par la France.

Denis Sieffert  • 27 avril 2017
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Syrie : Damas rejette sans convaincre les accusations de Paris
© photo : AFP PHOTO / HO / SYRIAN PRESIDENCY PRESS OFFICE

Les autorités syriennes ont rejeté jeudi les accusation de la France concernant l’attaque chimique du 4 avril contre une localité rebelle. « La Syrie condamne la campagne de supercherie et de mensonges éhontés et d’allégations fabriquées relayée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault », indique le communiqué. 

Un déni qui n’est guère convaincant en regard des preuves accablantes publiées la veille par la France, concernant notamment les substances prélevées sur les lieux du bombardement et le mode de fabrication caractéristique du gaz sarin encore en possession de la Syrie. 

Mais l’élément le plus probant demeure que l’attaque du 4 avril a été menée par un raid aérien d’un appareil Soukhoï qui équipe l’aviation syrienne. Aucun autre protagoniste du conflit, surtout pas les rebelles, ne dispose de moyens aériens.

Par ailleurs, la journée de jeudi a été marquée par une forte explosion près de l’aéroport de Damas. L’agence officielle Sana a accusé Israël d’avoir effectué des tirs de missiles sur une « position militaire ». Ce qu’a reconnu à demi-mot le ministre israélien du Renseignement, Israël Katz, qui a indiqué que cette frappe était « cohérente » avec la politique israélienne. 

Les attaques d’Israël sur le territoire syrien visent généralement les dépôts ou les convois d’armes destinés au Hezbollah libanais. Ce qui serait le cas cette fois encore, comme l’a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Monde
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