Hervé Kempf (Reporterre) : La liberté court encore

Comme le loup de la fable de La Fontaine, dans les médias indépendants, on vit frugalement, mais on est bien.

Hervé Kempf  • 8 novembre 2017 abonné·es
Hervé Kempf (Reporterre) : La liberté court encore
© photo : Andersen/Aurimages/AFP

On n’a pas mieux parlé de l’indépendance que La Fontaine, dans sa fable « Le Loup et le Chien ». Vous connaissez l’histoire, qui mériterait d’occuper tout l’espace de ce billet : un loup famélique rencontre un chien fort et gras, qui lui vante l’agrément de sa condition. Rejoignez-moi, dit le chien. Le loup : « Que me faudra-t-il faire ? — Presque rien, dit le chien : donner la chasse aux gens portant bâtons et mendiant ; flatter ceux du logis, à son maître complaire ; moyennant quoi votre salaire sera force reliefs de toutes les façons, sans parler de mainte caresse. » Le loup se lèche les babines. Mais il voit le cou pelé du chien. « Qu’est-ce là ? lui dit-il. — Rien. — Quoi ? Rien ? — Peu de chose. — Mais encore ? — Le collier dont je suis attaché, de ce que vous voyez, est peut-être la cause. — Attaché ? dit le loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ? — Pas toujours, mais qu’importe ? » Le loup fuit, et

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Médias
Temps de lecture : 4 minutes