Marche blanche : la LDJ sort Mélenchon et escorte Le Pen
La démonstration d’unité nationale contre l’antisémitisme a tourné court quand des éléments d’un groupuscule d’extrême droite ont contraint par leurs menaces la délégation de la France insoumise à quitter la manifestation.

La marche blanche en hommage à Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée la semaine dernière à Paris, devait être un moment d’unité nationale contre l’antisémitisme. Dans une déclaration commune, le président de l’Assemblée nationale et les huit présidents de groupe, représentants l’ensemble des familles politiques siégeant au sein du bureau de l’Assemblée, avaient appelé à y participer. Fait rare, les travaux de l’Assemblée nationale avaient été suspendus pour permettre à tous les élus de s’y rendre.
Le Premier ministre et bon nombre de membres du gouvernement étaient annoncés. Ils ont défilé derrière des représentants de la société civile, rose blanche en main, avec de nombreuses personnalités politiques – la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, le délégué général de La République en marche, Christophe Castaner, le président de Les Républicains, Laurent Wauquiez, le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, la présidente (LR) de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent – présentes dans le carré de tête, la plupart ceints de leur écharpe tricolore. On y apercevait même Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot.
Mais après les propos irresponsables du président du Crif, mardi soir sur BFMTV, on pouvait craindre que la démonstration d’unité nationale tourne court. En prétendant interdire à Jean-Luc Mélenchon de participer à ce recueillement, Francis Kalifat attentait à l’unité recherchée en instaurant une détestable discrimination, tout en amalgamant scandaleusement la France insoumise et le Front national de Marine Le Pen. Au risque de susciter des troubles dans la manifestation.
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Une atmosphère de lynchageCela n’a pas manqué. À leur arrivée, Jean-Luc Mélenchon et des députés de la France insoumise – Clémentine Autain, Danièle Obono, Alexis Corbière, Adrien Quatennens, Ugo Bernalicis, Eric Coquerel, Caroline Fiat –, accompagnés de quelques militants de la France insoumise, ont été pris à partie. Une quarantaine d’individus ont rapidement créé autour d’eux une atmosphère de lynchage : bousculades, insultes – « collabos », « ordures », « pédés », « enculés »… – huées et sifflets.
Le rabbin Gabriel Farhi qui avait décidé de marcher aux côtés de la France insoumise n’a pas été épargné. Et les nervis s'en sont
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