Une exposition « Jénine » au Lieu-Dit

Le café Le Lieu-Dit à Paris propose le 23 juin une exposition de photographies et de textes par des habitants de la ville de Jénine, en Cisjordanie.

Denis Sieffert  • 14 juin 2018
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Une exposition « Jénine » au Lieu-Dit
© Photo : Ibrahim Beni Ghara

C’est un travail de longue haleine, entamé en 1989 par la photographe Joss Dray qui trouve là son aboutissement. Le café Le Lieu-Dit à Paris accueille le 23 juin deux cents photos et 40 textes, en français et en arabe, réalisés par des habitants de Jénine (nord de la Cisjordanie).

Après avoir beaucoup photographié depuis près de trente ans le camp de réfugiés qui symbolise la résistance palestinienne à l’occupation, Joss Dray a eu l’idée de confier son appareil aux habitants eux-mêmes qui ont ajouté des textes souvent très émouvants, et étonnants d’espoir, à des photos de la vie quotidienne.

Jeune génération

En 1989, c’est avec la fondatrice du théâtre de Jénine, Arna Meir-Khamis, qui se définissait comme « juive palestinienne », que Joss Dray a porté le premier témoignage sur la vie du camp pendant l’Intifada. C’est aujourd’hui la jeune génération qui propose son regard et ses mots.

Nous extrayons de ce travail foisonnant quelques phrases qui disent beaucoup de la vie dans le camp, et du rapport à l’histoire. Hassan avait 10 ans lorsque la répression s’est abattue sur sa famille, en 2002 : « Je revois encore les gens fouillant les débris à la recherche des cadavres, écrit-il, je ne pourrai jamais oublier. » Ahlam, 39 ans, note : « Dans le camp, il y a de tout, du bien et du mal, des drogués, des voleurs… Mais en général, je trouve que les jeunes essaient avant tout de se construire une belle vie. Ils pensent à leur avenir. »

Et Siwar, 15 ans : « Mon histoire a vu le jour avant ma naissance. » Et encore Mohammed, 16 ans : « Lorsque je parle d’ennemis, cela inclut mes pensées négatives, les battre m’apporte la joie. » Car c’est bien le trait dominant de l’exposition : l’espoir, malgré tout. Joss Dray lui a d’ailleurs donné ce titre joliment paradoxal : « La liberté commence ici. »

Samedi 23 juin, 16h, goûter musical, avec Moussa Tawfi (oud) et Hind Tahoub (chant). Lieu-Dit, 6, rue Sorbier, 75020 Paris.

Monde
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