Le « moment populiste » divise la gauche
Les partis reconnaissent les succès des stratégies antisystème, mais beaucoup rejettent la méthode. Même La France insoumise n’est plus unanime sur cette ligne.
dans l’hebdo N° 1519 Acheter ce numéro
Les uns s’en réclament, les autres le rejettent. Mais tous le pratiquent. Un temps cantonné aux rivages de l’extrême droite, le populisme connaît un regain d’intérêt dans les autres formations politiques. Au sein de la gauche, La France insoumise le revendique. « C’est une méthode et des outils pour mener la bataille culturelle et idéologique », confirme Manuel Bompard, directeur des campagnes du mouvement et candidat aux élections européennes. Une ligne écologiste, humaniste et anticapitaliste qui se décline par l’opposition du « nous » (le peuple) et du « eux » (l’oligarchie). La République en marche s’inspire aussi d’une rhétorique populiste, mais dans son cas, elle est inversée. « Emmanuel Macron est un vrai populiste », estime la philosophe Sandra Laugier (1), qui dirige le pôle de réflexion sur la démocratie de Génération·s. Le président de la République n’alimente-t-il pas, par ses discours sur le travail et l’investissement, des haines à l’encontre des plus pauvres, des inactifs, des « fainéants » ? « Ceux qui s’opposent à lui sont d’emblée qualifiés de rétrogrades », déplore-t-elle, assumant aussi une part de populisme au sein de sa formation. «