Les coups de gomme de Bolloré
Des paysans cambodgiens poursuivent le groupe français pour sa responsabilité dans la spoliation de leurs terres ancestrales.
dans l’hebdo N° 1572 Acheter ce numéro

Dans l’entrée grisâtre du tribunal de grande instance de Nanterre, des silhouettes passent le portique de sécurité puis s’engouffrent dans un dédale de couloirs jusqu’à la petite salle d’audience 2.89. Ce mardi 1er octobre, une délégation de neuf Cambodgiens de l’ethnie des Bunongs a franchi plus de 10 000 kilomètres pour représenter 80 paysans qui accusent le groupe Bolloré de les avoir spoliés de leurs terres ancestrales et nourricières pour y implanter des hectares d’hévéas.
En 2011, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) a publié un rapport, « Cambodge : terrains défrichés, droits piétinés (1) », dans lequel elle explique que, depuis quelques années, les terres autochtones du pays ont été énormément absorbées par des concessions foncières octroyées à des industriels de l’agroalimentaire. La situation de la commune de Bousra, dans la région de Mondulkiri, d’où sont originaires les plaignants, reflète cette emprise progressive de la mondialisation sur le quotidien des communautés autochtones. Les terres basaltiques du nord-est du pays, surnommées terres rouges, excellentes pour l’hévéaculture, ont attiré dès 2007 les magnats du caoutchouc.
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