Bolsonaro et la transition inachevée
L’élection au Brésil d’un président d’extrême droite, arrivé au pouvoir après l’éviction de la gauche sous des prétextes de « corruption », est aussi une conséquence de la transition démocratique incomplète du pays.
dans l’hebdo N° 1647 Acheter ce numéro

L’élection au Brésil de Jair Bolsonaro a rompu avec une appréhension du temps linéaire et déterministe : celle de la transition démocratique par laquelle le pays, marqué par la dictature militaire (1964-1985), se dirigeait inéluctablement vers la consolidation de l’État de droit, d’une culture démocratique, et le maintien de l’armée dans une soumission au pouvoir civil. Le président d’extrême droite s’est fait élire sur son apologie de la violence d’État sous la dictature et sa volonté d’en poursuivre les croisades contre les « communistes ».
Au pouvoir, Bolsonaro n’a pas mis en œuvre de persécution d’État. Mais, sur les questions mémorielles, il a joint le geste à