Sur le terrain, une « insoumission » à géométrie variable
D’une ville ou d’un département à l’autre, les groupes de LFI n’ont pas la même implantation. Pour la présidentielle, les réseaux militants doivent pourtant se reconstituer rapidement.
dans l’hebdo N° 1675 Acheter ce numéro

A près ça, j’ai besoin d’un verre de rouge ! » Au bout d’une énième tirade sur Cuba, le Venezuela et Jean-Luc Mélenchon, Charlotte baisse les bras. Tracts en main, l’insoumise s’était engagée dans un débat sans fin avec un passant adepte de la prose CNews. Ça donne « L’Heure des pros » en plein Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), version low cost. Derrière elle, d’autres militants du mouvement se marrent. Ils sont venus à quatre, entre le métro et un marché, pour distiller leurs papiers et causer du programme. Autour d’eux, le trottoir s’est rétracté, grignoté par les étals de babioles. « Bonjour, le programme de l’Union populaire pour la présidentielle ! » À peine le temps d’articuler trois mots que le passant est déjà loin. Un autre insoumis, Rémy, a plus de succès avec une phrase plus efficace : « C’est Mélenchon ! »
Lancée de bon matin, l’opération tractage n’est ni massive ni impressionnante, mais elle permet aux militant·es de se replonger dans le bain. À une échelle plus large, il s’agit de remettre en marche la dynamique des groupes d’action. S’ils ont pu offrir à La France insoumise (LFI) une organisation souple et efficace en 2017, ils ne repartent pas tous au front avec les mêmes armes.
Pour avoir élu des député·es LFI dans cinq de ses douze circonscriptions, la Seine-Saint-Denis fait nettement figure de bastion pour le mouvement. Présente ce matin à Saint-Ouen, Manon Monmirel milite dans le département depuis presque quatre ans. Après avoir participé à la campagne législative victorieuse
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