Les Jeunes Républicains : portrait d’une droite à la dérive
À quelques jours de leur congrès interne, les témoignages de nombreux responsables de la formation des 16-35 ans attestent d’une dérive idéologique au sein de leur propre camp. Et ils sont peu nombreux à critiquer cette radicalisation.
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© Frederic Petry / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.
Le même souvenir revient très souvent dans les discussions. La scène se joue le 30 janvier 2019, rue de Vaugirard, au siège des Républicains (LR) dans le quinzième arrondissement de Paris. Laurent Wauquiez, alors patron du parti, monte sur scène lors du « Rendez-vous des idées », un débat organisé chaque mois par le député Guillaume Larrivé. Sans préambule, il lance : « Éric est ici chez lui. » Cet « Éric » porte le nom de Zemmour, polémiste réactionnaire et xénophobe.
À l’époque, il est présenté comme « un intellectuel » qui « fait partie de ceux qui ont contribué à ouvrir les yeux de la France sur ce qui était en train de se passer, notamment sur les dérives du communautarisme, le danger de l’intégrisme et l’effritement de notre roman national ». Depuis, il s’est porté candidat à l’élection présidentielle pour lutter contre le prétendu « grand remplacement ». Une obsession qui séduit chez les apprentis LR.
On veut retrouver le discours que tenait la droite par le passé, notamment sur la sécurité et l’immigration.
Pour une tête pensante des Jeunes Républicains « nouvelle génération », par ailleurs membre de l’équipe d’Éric Ciotti, le souvenir de ce jour sonne comme le point de bascule d’une droite « ferme et qui s’assume enfin ». « On veut retrouver le discours que tenait la droite par le passé, notamment sur la sécurité et l’immigration, explique-t-il. Un retour au RPR et, d’une certaine façon, le discours que peuvent aujourd’hui tenir le Rassemblement national et l’extrême droite sur ces sujets. »
Il n’est pas question d’union des droites, mais de « clarification ». Un mot répété à longueur de temps qui renvoie à chaque fois à la même chose : tourner le dos à la ligne modérée pour entrer à pieds joints dans le champ réactionnaire et identitaire. Les jeunes loups LR veulent faire dériver la droite.
DissonancesUn autre chapitre acte cette radicalisation. Il a lieu à Angers, le 3 septembre dernier, jour de l’ouverture du campus de rentrée des Jeunes Républicains. À la tribune, Théo Michel, pas encore directeur de campagne adjoint d’Éric Ciotti mais déjà secrétaire général des Jeunes Républicains,
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