La vie ordinaire après Mai 68
Au-delà des figures médiatiques du Quartier latin, que sont devenus les militants d’extrême gauche de la fin des années 1960 ? Dans une recherche remarquable, le politiste Éric Neveu étudie le parcours de plusieurs d’entre eux.
dans l’hebdo N° 1736 - 1738 Acheter ce numéro

© AFP
« Un objectif était de casser la réduction du militantisme soixante-huitard à ce qui s’était passé à Paris et à la focalisation sur quelques dizaines de personnages importants ou consacrés comme tels », écrit Érik Neveu pour expliquer l’objet de recherche de cet essai : ces militants « ordinaires » des « années 68 », catégorie temporelle forgée par l’historienne Michelle Zancarini-Fournel pour désigner cette période marquée par un élan de contestation international au cours des années 1960 et 1970, souvent bornée, pour la France, de 1962 (fin de la guerre d’Algérie) à 1981 (élection de François Mitterrand, tel l’aboutissement victorieux d’une génération).
Mieux, il s’agit pour le politiste de balayer la vision « mondaine » du Mai français, pour que « cette mémoire raconte une histoire où un mouvement qui implique dix millions de personnes mobilisées [ne] se ramène [pas] à la geste de cinquante célébrités en devenir au Quartier latin ».
Il faudra bien un jour tirer le bilan de cette publication écrasante que furent les deux tomes de Génération (1987 et 1988), d’Hervé Hamon et Patrick Rotman, autour du vingtième anniversaire de Mai 68.
Grand succès d’édition, ces deux volumes suivent seulement les figures les plus célèbres des soixante-huitards, mobilisées dès la guerre d’Algérie au sein de l’Unef et de
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