Face à la surdité du pouvoir, se faire entendre sur tous les tons
Contre la réforme des retraites, les manifestations interprofessionnelles ne sont plus le seul moyen d’action. Déplacements perturbés, banderoles déployées, concerts de casseroles… Les pratiques destinées à empêcher l’exécutif de tourner la page se multiplient.
dans l’hebdo N° 1754 Acheter ce numéro

© ROBIN VAN LONKHUIJSEN / ANP via AFP.
L’image a fait le tour du monde. Emmanuel Macron, de dos, regardant une banderole déployée dans une salle de spectacle dans laquelle il doit prononcer un discours. Dessus, la phrase percutante, écrite en anglais, donne le ton : « président de la violence et de l’hypocrisie ». Ce mardi 11 avril, le président de la République est en tournée internationale pour tenter de bouleverser un agenda national qui, depuis trois mois, est sans cesse ramené aux débats sur la réforme des retraites.
Mais, même dans cette belle salle de La Haye, aux Pays-Bas, où il doit tenir un discours sur l’avenir de l’Europe, le chef de l’État est rattrapé par la colère qui gronde dans l’Hexagone. Ce que l’image ne montre pas, c’est la suite de la séquence. Pendant les longues secondes précédant l’évacuation des manifestants, on y voit un Emmanuel Macron bien embêté d’être interpellé dans une séquence où il pensait avoir le contrôle.
Le lendemain, bis repetita lorsque le président arrive à l’université d’Amsterdam. Au moment où il sort de sa voiture, un militant se met à entonner le célèbre chant « On est là » avant de se faire plaquer au sol par la sécurité présidentielle.
Cet exemple hollandais n’est pas isolé. Preuve que les images des mobilisations et des violences policières ont interpellé non seulement en France, mais aussi au-delà. Depuis quelques jours, de nombreux déplacements des membres du gouvernement ou du locataire de l’Élysée sont perturbés par des manifestants. Des actions réalisées par des poignées d’individus qui, au fil de leur répétition, produisent un effet de masse.
Comme le 14 avril dernier. Élisabeth Borne, la Première ministre, se déplace dans un supermarché en Eure-et-Loir. L’objectif de la visite est de parler de pouvoir d’achat alors que l’inflation frappant les produits alimentaires étrangle de nombreux ménages. Le lieu de ce déplacement a été tenu secret le plus longtemps possible pour éviter, justement, toute perturbation.
Mais rien n’y fait. Entre le rayon des couches pour bébé et celui des surgelés, quelques personnes se mettent à entonner « 49.3, on n’en veut pas ». Sur les vidéos captées par les nombreux médias présents sur place, la Première ministre ne leur accorde même pas un regard.
Gouvernement bunkeriséLe même jour, Emmanuel Macron, de retour en France, visite le chantier de réhabilitation de
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