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Politis  • 25 février 2010
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Raffinage social et écologique

Face à la grève illimitée des salariés des raffineries, et à l’approche des régionales, le pétrolier Total a précipitamment mis la pédale douce sur son projet de délocalisation de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque. Comme ses collègues du CAC 40, l’industriel s’est surtout inquiété pour ses bénéfices en baisse (7,8 milliards d’euros en 2009) plutôt que du devenir des 370 salariés et des quelque 450 sous-traitants de la raffinerie. Sans parler de l’absence de vision écologique dans ses choix : riche de dizaines de milliards depuis des années, le pétrolier a investi massivement dans des projets de raffinage à l’étranger, comme celui de Jubail en Arabie Saoudite, ou de Port-Arthur au Texas, là où on peut encore consommer du pétrole à volonté. Et polluer sans compter…

BHL, Botule et Boggio

Pour un peu, on défendrait presque BHL, dont tout le monde se gausse depuis qu’il a pris pour du sérieux cette Vie sexuelle d’Emmanuel Kant de l’imaginaire philosophe Jean-Baptiste Botul (alias Frédéric Pagès). Péché véniel pour un homme qui a bidonné sur des sujets infiniment plus graves, en Algérie, en Israël, à Gaza, au Pakistan, en Afghanistan, en Géorgie… Sur son blog, le journaliste Philippe Boggio, hagiographe de BHL, vole à son secours avec cette lourde allusion : « BHL, ce juif » . Boggio s’indigne : à qui d’autre ferait-on tant de reproches ? Mais qui d’autre aura autant bidonné sur des sujets aussi graves ? À Philippe Boggio, recommandons cette citation : « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un “auteur” peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la “critique” le porter aux nues, le public la suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » On n’a jamais rien écrit de plus juste et de plus cruel sur BHL et sur ses dévots de la presse. C’est signé Cornelius Castoriadis ( le Nouvel Observateur, 9 juillet 1979).

Bonne question

L’Assemblée nationale examinait le 18 février s’il était possible d’adopter la « clause de l’Européenne la plus favorisée », quand Nadine Morano s’est subitement inquiétée d’un possible effet eugénique de cette disposition sur la législation sur l’IVG, au cas où certaines voudraient calquer le délai légal sur celui de la Suède (18 semaines) : « Ce délai pourrait permettre de sélectionner le sexe de l’enfant. On voit aisément les questions éthiques que de tels enjeux ne manqueraient pas de soulever dans notre société. » Réplique bien sentie de Danielle Bousquet, député PS : « Pourquoi l’exemple suédois serait-il valable lorsqu’il s’agit d’allonger l’âge légal de départ à la retraite, et ne le serait-il plus lorsqu’il s’agit d’allonger la durée légale du droit à l’IVG ? »

Les échos
Temps de lecture : 3 minutes
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