Des militants du Dal menacés de mort

À Bordeaux, des militants du collectif Droit au logement se plaignent de menaces de mort et de harcèlement policier. Une manifestation de protestation se tient aujourd’hui à Paris.

Ingrid Merckx  • 22 juillet 2013 abonné·es

Ce 22 juillet, La fédération Droit au logement se réunit à Paris pour dénoncer les menaces dont se plaignent des militants du DAL 33, ainsi que des harcèlements policiers.

Le 18 juillet au matin, la police « a débarqué chez quatre militant(e)s du DAL Bordeaux et a procédé à des perquisitions dans leurs logements » , révèle un communiqué du DAL daté du 20 juillet. « Les militant(e)s ont été placés en garde à vue et interrogés à la suite d’une plainte pour une prétendue violation de domicile. En l’absence de charges, ils ont été libérés vers 18 h (…). La police a indiqué aux militant(e)s qu’elle agissait sur ordre du ministère de l’Intérieur, et que le procureur était mobilisé. »

Le communiqué ajoute que, dans la journée « une perquisition a été effectuée dans les locaux du syndicat Solidaires, qui accueille d’autres organisations, telles que la Confédération paysanne, et où le DAL Bordeaux tient ses permanences » .

En outre, les numéros de téléphone figurant dans plusieurs communiqués auraient reçu des insultes et des menaces de mort, idem pour des téléphones privés et la page facebook de la fédération. Le collectif précise qu’un « site d’ultradroite de Bordeaux développe une propagande mensongère contre le DAL » .

Ces événements surviennent à la suite de l’occupation d’un immeuble à Bordeaux. Cinq militants du DAL, une femme et quatre hommes ont installé pendant plusieurs semaines cinq familles roms originaires de Bulgarie menacées d’expulsion dans l’appartement d’une personne âgée absente de son domicile, situé rue Planterose. Ces familles comptaient dix enfants et une femme enceinte.

Les militants font valoir qu’avant d’occuper cette maison, le DAL 33 a sollicité régulièrement les autorités compétentes et que le Préfet a refusé de trouver une solution d’hébergement, comme la circulaire d’août 2012 l’y oblige pourtant. « Cet immeuble, vide depuis au moins 6 mois, ne contenait pas d’objets – vêtements, drap, bijoux, papiers, tableaux, photos… -, l’état intérieur du bâtiment était plus que défraîchi et les sanitaires et les douches étaient défectueux » , affirme le Dal.

De leur côté, Le Front national de la Gironde et son responsable, Jacques Colombier, « demandent au Préfet d’Aquitaine de faire appliquer la loi et de déloger immédiatement ces illégaux afin de garantir le droit fondamental de tout citoyen au respect de la propriété privée. »

En face, la fédération Droit au logement «rappelle que la répression et l’intimidation policière et judiciaire touchent de plus en plus fréquemment des responsables et militants locaux, visant l’ensemble du mouvement, et qu’elle se double depuis peu par des agressions et des menaces provenant manifestement de milieux d’extrême droite, en toute impunité.»

Société Travail
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