Une grève pour rien ?
Le mouvement du 18 octobre pousse le gouvernement à négocier en coulisses sa réforme des régimes spéciaux de retraite, sans rien changer sur le fond. Les syndicats de la SNCF et de la RATP sont de plus en plus divisés.
dans l’hebdo N° 973 Acheter ce numéro
Ces dernières semaines, le gouvernement a pleinement utilisé la stratégie du « diviser pour mieux régner » dans le dossier sur les régimes spéciaux de retraite. En coulisses, Matignon et le ministère des Transports ont fait en sorte que la journée de grève historique du 18 octobre soit sans lendemain. Le soir même, le gouvernement a brisé un mouvement de grève d'ampleur et coupé l'herbe sous le pied d'une CGT confédérale, opposée sur le fond à la réforme, mais dépassée par sa base à la SNCF et à la RATP. Pour Xavier Bertrand, ministre des Affaires sociales, il n'y a rien à négocier, si ce n'est quelques aménagements à la réforme des régimes spéciaux. Les syndicats les plus réformistes sont d'ores et déjà prêts à entériner, comme en 2003, les orientations gouvernementales.
Manifestation de cheminots à Lille, jeudi 18 octobre. HUGUEN/AFP
Négociations officielles ou en coulisses ?
Les négociations avec les syndicats ont débuté bien avant la présentation le 10 octobre par le ministre des Affaires sociales, Xavier Bertrand, d'un document d'orientation relatif à la réforme des régimes spéciaux de retraite, lesquels représentent environ 5 % de l'ensemble des retraites. Pour mémoire, la RATP et EDF-GDF ont déjà commencé à réformer leurs régimes spéciaux en prévoyant de les adosser financièrement au régime général, sans toucher aux droits de leurs affiliés. Et la privatisation des caisses de prévoyance et de retraite de la SNCF, l'un des principaux régimes spéciaux, a été décidée fin 2006. Un décret paru en mai a entériné cette réforme, un autre devait en définir le financement, après plusieurs rencontres entre syndicats,
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