Le Cap du jazz

Un quartet sud-africain interprète les traditions du carnaval du nouvel an.

Denis Constant-Martin  • 2 avril 2009 abonné·es

Le 1er janvier, au Cap, des milliers d’habitants des faubourgs pauvres, parés de costumes brillants et colorés, convergent vers le centre-ville et paradent au son des tambours ghoema et des banjos. Ils représentent des Klopse (clubs) qui participent au carnaval du nouvel an.

Cette fête a des origines lointaines, elle met en pleine lumière le cosmopolitisme du Cap, où se mêlent héritiers de colons européens, Africains noirs et descendants d’esclaves venus d’Asie, de Madagascar et d’Afrique. À ces sources diverses, se sont ajoutées des influences américaines. Les costumes et musiques des fêtes du nouvel an sont inspirés des Minstrels du XIXe siècle ; plus tard, le Cap est devenu la capitale du jazz sud-africain.
Mais les musiciens du Cap ne se sont pas contentés d’imiter les Américains, ils ont transformé le jazz en y intégrant les rythmes et les sons du nouvel an. Et, à partir de cette fusion, ils ont créé un langage nouveau.

Le Cape Jazz Quartet représente à la fois la tradition du Cap, qui s’appuie sur le tambour ghoema , et la recherche moderniste. Le pianiste, Hilton Schilder, est le cadet d’une famille très riche en musiciens, tandis que le saxophoniste Chris Engel et le batteur Carlo Fobe appartiennent à une génération plus jeune, passée par le département jazz de l’Université du Cap et l’orchestre d’« espoirs » The Little Giants, mais ils n’en demeurent pas moins pétris des rythmes festifs. Tous quatre jouent une musique originale, parfumée et aventureuse.

Culture
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