Orelsan, suite

Politis  • 11 juin 2009
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Ministres, personnalités politiques de gauche, associations féministes avaient, au printemps dernier, appelé à l’interdiction d’un clip d’une chanson du rappeur Orelsan, intitulée « Sale Pute » (voir Politis du 9 avril) – clip en ligne depuis deux ans déjà, et chanson qu’il n’interprétait plus sur scène depuis des mois. Le président PS du conseil régional du Centre a même supprimé une partie des subventions au Printemps de Bourges parce que celui-ci avait maintenu l’artiste à son affiche, alors que d’autres programmateurs ont purement et simplement annulé sa venue. Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture, vient de faire pire encore, en excluant des 60 bibliothèques de prêt de la ville de Paris le premier CD du rappeur, Perdu d’avance (qui, précisons-le, ne comporte pas la chanson initialement incriminée). Raison invoquée : éviter à « un public mineur ou non averti […] l’écoute de morceaux de musique dont les textes insultent les homosexuels et glorifient la violence faites aux femmes » . La protection de la jeunesse est une des justifications traditionnelles de la censure, dénoncée en l’occurrence par le syndicat Supap-FSU, présent dans les bibliothèques. En agissant de la sorte, non seulement Christophe Girard ne se distingue pas de tous les potentats qui ont fait un ménage vertueux dans « leurs » bibliothèques municipales, mais il les incite à continuer. Affligeant.
_C. K

Culture
Temps de lecture : 1 minute
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