Jean-Pierre Beauvais

Nous vous l’annoncions laconiquement la semaine dernière – la nouvelle nous était parvenue quelques minutes avant le bouclage –, Jean-Pierre Beauvais
a été terrassé par une crise cardiaque, dans
la nuit du 14 au 15 décembre. Il avait 64 ans.
Jean-Pierre Beauvais avait été le directeur de Politis de 1999 à 2006. Au cours de ces années, il avait représenté notre journal au sein d’Attac. Tâche qui l’avait passionné. À partir de 2002-2003, un grave différend nous a opposés sur la gestion du journal. Différend qui s’est dénoué par l’appel que l’équipe du journal avait lancé à ses lecteurs en octobre 2006, puis par le jugement du tribunal de commerce en notre faveur,
un mois plus tard.

Nous n’avons pas oublié qu’il avait, auparavant, contribué au sauvetage du journal en 1998, négociant notamment l’entrée du Monde diplomatique dans notre capital. Au cours des deux années précédentes, il avait été en charge
de la communication. C’est à ce titre qu’il était entré comme permanent à Politis , après avoir siégé, à titre bénévole, en 1988-1989, au conseil de surveillance, alors placé sous la présidence
de Claude Bourdet et d’Henri Noguères. Les fondateurs avaient en effet souhaité s’entourer
de représentants de plusieurs courants politiques, pour marquer le caractère pluriel (à gauche !) de leur projet éditorial. La Ligue communiste révolutionnaire, dont il était encore membre à la fin des années 1980, avait alors proposé son nom.
C’est d’ailleurs du militant dont nous voulons surtout nous souvenir ici : responsable pendant de longues années des relations avec les mouvements révolutionnaires latino-américains, il connaissait admirablement ce continent. Alain Krivine avait souvent évoqué devant nous le travail accompli dans ces années par Jean-Pierre Beauvais, en Argentine et dans le Chili de Pinochet.

Un travail courageux que les conflits survenus ultérieurement, et dans un tout autre domaine avec notre équipe, ne peuvent évidemment effacer. Toute l’équipe de Politis réitère son émotion et exprime sa sympathie aux proches de Jean-Pierre Beauvais.