L’autosatisfaction des socialistes européens

Le congrès du PSE a décidé de ne pas changer une équipe qui perd et de réintégrer les socialistes slovaques alliés à un parti d’extrême droite.

Michel Soudais  • 17 décembre 2009 abonné·es

Le 8e congrès du Parti des socialistes européens (PSE) qui se tenait à Prague, les 7 et 8 décembre, devait être celui du renouveau. Il y a deux mois, Jean-Christophe Cambadélis, en charge des relations internationales au PS, annonçait que son parti y obtiendrait des changements.
Résultat, Poul Nyrup Rasmussen, président du PSE depuis 2004, a été réélu pour un troisième mandat, avec 99,6 % des voix, dont celles des délégués français. Six mois après le nouveau recul du PSE aux élections européennes, les leçons de cet échec sont si peu tirées que M. Rasmussen prétend même que « le PSE a vraiment pris une nouvelle dimension ces dernières années ».
Le PS affirme désormais refuser la cogestion de l’Union européen entre le PPE (conservateur) et le PSE ? Le 19 novembre, M. Rasmussen applaudissait à la nomination de la travailliste Catherine Ashton au poste de Haut Représentant de l’UE, tandis que le conservateur Herman Van Rompuy était désigné président du Conseil. Et il se félicitait que le PSE ait « pu conclure cet accord avec le PPE afin de garantir l’équilibre politique et l’égalité des sexes concernant les hauts postes de l’Union ».

Ultime signe du renouveau du PSE : les délégués à son congrès ont validé à une majorité écrasante (93 %) la décision de réintégration du parti Smer-SD du Premier ministre slovaque, Robert Fico. Son appartenance au PSE avait été suspendue en octobre 2006, pour sanctionner la formation d’une coalition avec le Parti national slovaque SNS xénophobe, dont le leader, Jan Slota, est connu pour ses dérapages verbaux xénophobes, notamment à l’égard des minorités hongroise et tzigane. Il a suffi que MM. Fico et Slota affirment, dans une lettre, se déclarer prêts à respecter les valeurs européennes ainsi que les droits de l’homme et des minorités nationales, pour que la sanction soit levée. Seule la délégation hongroise a voté contre.

Politique
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