En Sarkozie
dans l’hebdo N° 1130 Acheter ce numéro
Bertrand et Mediator
Pourquoi en France, au contraire de l’Espagne, par exemple, le Mediator, ce médicament pour diabétiques, utilisé comme coupe-faim et facteur de troubles cardiaques graves, n’a-t-il pas été retiré rapidement de la circulation ? La question a été posée avec une pugnacité qu’il faut saluer par Patrick Cohen, lundi sur France Inter, à l’ex-ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Celui-ci, dans la plus pure rhétorique sarkozyenne, s’est ingénié à retourner la question au journaliste, et à se réfugier derrière la parution d’un rapport de l’Igas, prévu pour le 15 janvier. Le Canard enchaîné a fait état mercredi dernier d’un « document préparatoire » à une réunion de la commission de transparence de la Haute Autorité de la Santé, en date du 12 avril 2006, qui pointait déjà les dangers du Mediator. Xavier Bertrand n’a pas voulu dire pour quelle raison il n’avait pas tenu compte de cet avis très autorisé. Mediator, rappelons-le, est commercialisé par le laboratoire français Servier…
Besson et WikiLeaks
Éric Besson, ministre en charge de l’Économie numérique, demandait l’interdiction de l’hébergement de WikiLeaks en France au motif qu’ « on ne peut héberger des sites Internet qualifiés de criminels et rejetés par d’autres États en raison d’atteintes qu’ils portent à leurs droits fondamentaux » . Pour en avoir le cœur net, l’hébergeur incriminé, OVH, a interrogé deux tribunaux de grande instance, à Lille et à Paris, pour savoir si la justice lui imposait de fermer ce site. Dans les deux cas, la réponse a été négative. Preuve que Besson et la justice, ça fait deux.
Faire payer les usagers
Secrétaire d’État aux Transports, Thierry Mariani a prôné le 4 décembre, sur Europe 1, une hausse « raisonnable » du tarif de la SNCF pour financer l’entretien des lignes. « Ne pas augmenter les droits de péage [payés par la SNCF au gestionnaire des voies, RFF, pour faire circuler ses trains], ça veut dire que ce serait le contribuable qui subventionnerait [seul] l’entretien » des lignes, a-t-il argumenté. Alors qu’une partie du réseau est menacée d’obsolescence, l’État qui ne veut pas augmenter les impôts veut faire payer les usagers.
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