Lu, vu, entendu

Politis  • 10 mars 2011
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LU

Pour savoir comment Harris Interactive, l’institut de sondage en ligne qui assure que Marine Le Pen arriverait en tête de la présidentielle, recrute ses sondés, il suffit de consulter son site (harrispollonline.com). Celui-ci promet aux participants de leur donner « fréquemment l’occasion de participer à des loteries »« les prix peuvent être de l’argent » ou une offre spéciale (jeux gratuits, bons d’achat ou de remise, par exemple). « En participant , y lit-on aussi, vous pouvez influencer les décideurs dans l’administration, les organisations à but non lucratif et les entreprises et contribuer à façonner les politiques, les produits et les services qu’ils vous offrent. » Pourtant, tous les sondeurs jurent ne pas influer sur l’opinion publique.

VU

Dimanche, sur Canal + et France 5, les rétrospectives de la semaine se sont attardées sur le soliloque d’Éric Zemmour, le 2 mars, devant un parterre d’élus UMP, dont Jean-François Copé et Gérard Longuet. Invité d’Hervé Novelli, le journaliste fraîchement condamné pour provocation à discrimination raciale, a appelé ces élus à « supprimer l’incitation à la discrimination et à la haine raciale » , un « concept flou » , selon lui, à « supprimer toutes les lois sur la discrimination qui prennent les problèmes de l’intégration à l’envers et donne à la France la fièvre cafteuse » , ainsi que « les lois mémorielles » . Tout cela, bien sûr, au nom de la défense de la liberté d’expression. Très applaudi, il leur a ensuite demandé de supprimer également « l’action pénale des associations antiracistes » , ajoutant : « Et pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, cela ferait du bien au budget de l’État. » Dommage qu’aucun commentaire n’a noté que ces demandes figurent très exactement dans le programme du FN depuis des lustres.

ENTENDU

Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a jugé dimanche, sur Europe 1, que l’impôt sur la fortune (ISF), au cœur de la réflexion du gouvernement sur la fiscalité du patrimoine, «  méritait d’être réformé » pour deux raisons : L’ISF « a un taux aujourd’hui plus élevé qu’à l’origine alors même que le rendement du capital est aujourd’hui plus faible qu’au moment de la création de cet impôt, a-t-il détaillé. Et il a un problème d’assiette étroite ». Didier Migaud, auparavant député PS, considère toutefois que l’ISF ne devait « pas obligatoirement [être] le sujet essentiel » dans la réflexion sur la réforme fiscale, menée par le gouvernement. Ce qui n’empêchera pas l’UMP d’interpréter sa déclaration comme un feu vert socialiste.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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