Il n’y a pas de rapport sexuel

Politis  • 12 janvier 2012
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HPG, acteur et réalisateur de films porno, a filmé pendant plusieurs mois ses tournages, emmagasinant des milliers d’heures de rushes, qu’il a confiés à un artiste vidéaste, Raphaël Siboni, pour que celui-ci construise son propre film, en toute liberté. On entre ainsi dans les coulisses, trop peu connues, du film X : la manière dont sont fabriquées les scènes de sexe, les relations hors prises de vues entre les acteurs, le quotidien du réalisateur, gestionnaire de sa petite entreprise. Si elle est particulière, l’activité qui est ici montrée relève bien d’un travail, où chacun s’applique à rendre au mieux, souvent grâce à des artifices, ce qui est attendu par les consommateurs de porno, mais où, assurément, « il n’y a pas de rapport sexuel » , selon la célèbre formule de Lacan. Dénué de jugement moral, le film est tour à tour comique – attentes dans des postures improbables –, parfois inquiétant – la manière désagréable dont HPG enrôle un acteur débutant pour une scène homosexuelle –, ou désarmant – une jeune actrice amateur submergée par les pleurs de plaisir après une scène de sexe. Un documentaire recommandable, quoi qu’on pense du porno.

Il n’y a pas de rapport sexuel, Raphaël Siboni, 1 h 18.
Culture
Temps de lecture : 1 minute
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