Parutions de la semaine

Olivier Doubre  • 6 septembre 2012
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Le printemps silencieux

Rachel Carson, traduit de l’américain par Jean-François Gravand et Baptiste Lanaspeze, éd. Wildproject, « Domaine sauvage », 270 p., 14 euros.

Lorsqu’il paraît en France chez Plon il y a cinquante ans, ce pamphlet d’une biologiste américaine de l’université du Maryland fait l’effet d’une bombe tout en étant dénigré par de nombreux scientifiques.
Il a soulevé l’émotion aux États-Unis et en Grande-Bretagne, et entraîné dix ans plus tard l’interdiction du DDT aux États-Unis.
Ce livre qui passe en revue les effets ravageurs des engrais, des pesticides et de tous les rejets chimiques industriels reste d’actualité, et sa relecture permet de comprendre que les lanceurs d’alerte ont hélas souvent raison.
Car, comme Rachel Carson l’explique dans sa conclusion : « Vouloir “corriger la nature” est une arrogante prétention, née des insuffisances d’une biologie et d’une philosophie qui restent à l’âge de Néandertal, où l’on pouvait croire la nature destinée à satisfaire le bon plaisir de l’Homme. » Cette réédition est préfacée par Al Gore.

Pour un socialisme vert, vers la société écologique par la justice sociale

Arno Münster, Ed. Lignes, 144 p., 12,50 euros.

Un petit manifeste pour rappeler que la transformation écologique de nos sociétés devra passer par la justice sociale.
Un essai bref mais dense de la part du philosophe franco-allemand Arno Münster, spécialiste de la philosophie marxiste, formé par la dernière génération la plus radicale de l’École de Francfort, en particulier Oskar Negt, et grand commentateur d’André Gorz.

L’institution en négation

Franco Basaglia, traduit de l’italien par Louis Bonalumi, préface inédite de Pierangelo Di Vittorio traduite de l’italien par Aurélien Blanchard, Ed. Arkhê, « Tiers Corps », 318 p., 19,90 euros.

Les textes du psychiatre italien qui révolutionna la prise en charge de la folie, rompant avec l’institution asilaire, et qui influença toute la psychiatrie dans un sens progressiste, à partir de son expérience de l’hôpital de Gorizia, dont il fit une institution « ouverte ».
Parus en 1968, ces écrits sont aussi issus des témoignages de ses collègues psychiatres, de membres du personnel soignant et des patients eux-mêmes.
Un livre majeur qui conserve de façon plus qu’étonnante son actualité et son caractère de transgression.

Idées
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