Faut-il continuer à noter les élèves ?
Le débat sur la notation systématique revient régulièrement sur le tapis. Pour Jean-Michel Zakhartchouk, il faut la supprimer en primaire et mettre fin aux « moyennes générales ». Pour Sandrine Charrier, les méthodes d’évaluation alternatives ne sont pas non plus exemptes de critiques.
dans l’hebdo N° 1230 Acheter ce numéro
Il y a quelque temps, une pétition a été lancée pour la suppression des notes à l’école primaire. Dans certains collèges, des enseignants se lancent dans des expérimentations de « classes sans notes ». Depuis plus d’un siècle, des spécialistes « docimologues » relativisent considérablement l’objectivité et la scientificité des notes. Est-ce à dire qu’il faudrait avant tout supprimer ces fameuses notes qui ont tant de poids dans notre école ? En réalité, il ne faut leur donner ni l’excès d’honneur qu’on leur attribue (justesse, précision…) ni cette indignité (c’est par elles que le mal arrive).
D’abord, le problème numéro un, ce sont plutôt les moyennes. Le principe de compensation (une mauvaise note dans une matière équilibrée par une bonne ailleurs !) incite les élèves à avoir un comportement consumériste et à faire marcher leur calculatrice pour savoir s’ils obtiennent le sacro-saint 10/20. Tant pis si, pendant ce temps-là, on s’occupe peu d’apprentissages. Le système hyperprécis des vingt ou des quarante échelles (puisqu’on note aussi les demi-points, quand ce n’est pas les quarts), outre qu’il donne l’illusion de la rigueur et de l’objectivité, va dans ce (mauvais) sens. Ensuite, il faut redire, après tant d’études convergentes, que les notes n’ont rien de scientifique, qu’elles varient fortement d’un enseignant à l’autre pour les mêmes copies, d’un contexte à l’autre
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