Parutions de la semaine

Politis  • 21 février 2013
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Staline 1878-1953 Mensonges et mirages

Jean-Jacques Marie, Autrement, « Vies parallèles », 288 p., 21 euros.

De sa naissance dans la ville géorgienne de Gori jusqu’à sa mort en 1953, Staline, « l’homme de fer », n’aura eu de cesse de « fabriquer son image de “bienfaiteur de l’humanité” ». À coups de mensonges, d’images truquées et de légendes construites de toutes pièces, afin de maquiller la terreur qu’il fit endurer à ses compatriotes, depuis la mort de Lénine jusqu’en 1956, quand son successeur, Khrouchtchev, finit par dénoncer les crimes du « petit père des peuples » … Brillant historien aux convictions trotskistes affirmées, Jean-Jacques Marie revient avec cette recherche fouillée (et brillamment illustrée) sur le parcours exceptionnel de Staline. Du commissaire du peuple déjà paranoïaque et obsédé par les fiches au « maître du Kremlin » qui fit de l’URSS l’une des premières puissances militaires mondiales. Pour mieux montrer comment le système stalinien prépara, « en ruinant son pays et en promouvant la nomenklatura parasitaire et avide d’où sont issus les oligarques pillards d’aujourd’hui », les conditions de « la dislocation de l’Union soviétique ». Avant que le pouvoir actuel à Moscou et les nationalistes russes ne s’essaient à réhabiliter celui qu’ils considèrent toujours comme le grand héros du siècle passé…

Le Livre noir de La Poste

Thomas Barba, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 272 p., 17,90 euros.

Entré à La Poste en 1983 en qualité de manutentionnaire dans un centre de tri parisien, Thomas Barba est devenu facteur rural puis a gravi les échelons pour devenir cadre. Délégué syndical à la CGT puis à SUD-PTT, le postier a vu – et subi – la modernisation effrénée de l’établissement public. Il dénonce les méthodes managériales et la politique du chiffre mise en œuvre à La Poste, ce qui lui a valu d’être surnommé « la bête noire des DRH » ou « le Zorro des CDD ». Thomas Barba raconte son histoire. Celle d’un insurgé devenu conseiller juridique, médiatisé en 2004 après avoir obtenu gain de cause pour « la factrice aux 574 CDD ».

Occupy

Noam Chomsky, préface de Jean Bricmont, traduit de l’anglais (États-Unis) par Myriam Dennehy, Éd. de L’Herne, 114 p., 15 euros.

Pour le célèbre linguiste et militant « socialiste libertaire » Noam Chomsky, le mouvement Occupy, qui débuta à New York en septembre   2011 avant de s’étendre dans tous les États-Unis et au-delà, constitue une « réaction populaire des plus importantes en trente ans de lutte des classes ». Un langage plutôt inhabituel outre-Atlantique ! Dans ce livre d’entretiens entre Chomsky et des militants d’Occupy, le linguiste analyse l’espoir né de ce retour de la « colère de millions de personnes » et ses effets sur la vie politique américaine. Stimulant.

Idées
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