Parutions de la semaine

Politis  • 11 avril 2013 abonné·es

Précarisés, pas démotivés ! Les jeunes, le travail, l’engagement

Michel Vakaloulis, Éditions de l’atelier, 144 p., 16 euros.

Déshumanisation du travail et lien social brisé, logique de profit, dépersonnalisation professionnelle, utilitarisme, flexibilité… Le constat du philosophe et sociologue Michel Vakaloulis est clair : la précarisation salariale enferme les jeunes diplômés dans « un salariat de méfiance », isolés face à la machine patronale, incompris par les syndicats. À la suite d’une double enquête auprès de jeunes salariés du privé, Précarisés, pas démotivés ! annonce la nécessité de dépasser la mythologie syndicaliste pour ouvrir l’engagement militant aux problématiques d’une jeunesse « en quête de sens » et de sécurité dans le travail. L’engagement des jeunes existe, aux syndicats « d’affirmer  […] qu’une autre entreprise est possible ». Et pourquoi pas une autre politique ?

Dans l’ombre des Le Pen

Une histoire des numéros 2 du FN

Nicolas Lebourg & Joseph Beauregard, Nouveau Monde éditions/poche, 392 p., 8 euros.

François Duprat, Jean-Pierre Stirbois, Bruno Gollnish, Carl Lang, Bruno Mégret, Louis Alliot… Qui sont ces hommes, « chevilles ouvrières d’un parti lié à la “marque” Le Pen »  ? D’où viennent-ils ? Quels rôles ont-ils au sein du Front national ? Spécialistes tous deux de l’extrême droite, auteurs d’un webdocumentaire remarqué consacré à François Duprat, celui qui « inventa le FN » en œuvrant à son repositionnement centré sur la thématique anti-immigrés, l’historien Nicolas Lebourg et le documentariste Joseph Beauregard ont mené l’enquête sur les organisateurs et idéologues du parti des Le Pen. Il en ressort un livre passionnant, qu’on lirait volontiers comme un roman si ses personnages n’étaient pas aussi repoussants. Une mine d’informations sur l’évolution de l’extrême droite française depuis plus de quarante ans.

La Fin de la IIIe République

Emmanuel Berl, précédé de « Berl, l’étrange témoin » par Bernard de Fallois, dossier réuni par Bénédicte Vergez-Chaignon, Gallimard, « Folio Histoire », 480 p., 9,60 euros.

Paru au départ en mai 1968, ce volume est considéré comme un classique. Et il n’a pas pris une ride. Emmanuel Berl fut un témoin privilégié de la panique et des manœuvres qui entourèrent la chute de la IIIe République devant l’avance allemande en mai-juin 1940, jusqu’au vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 25 juillet… par le Parlement du Front populaire. Juif, Emmanuel Berl fut pourtant la plume de Pétain jusqu’à cette date et donc l’auteur invisible du fameux « la terre, elle, ne ment pas ». Son livre, augmenté d’une passionnante préface de Bernard de Fallois, est un maître-ouvrage pour comprendre la complexité aiguë de ces quelques semaines tragiques.

Idées
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