Noir bilan à La Poste

Une ex-DRH dénonce un climat catastrophique.

Thierry Brun  • 17 octobre 2013 abonné·es

Astrid Herbert-Ravel, ex-directrice des ressources humaines de La Poste en Île-de-France [^2], qui a déposé une plainte pour harcèlement au pénal, en 2011, contre trois dirigeants de l’entreprise, mène une bataille pour dénoncer le climat social dans le groupe, documents à l’appui. Après examen des bilans sociaux, compte rendu de réunion, lettres et témoignages, l’ex-DRH dresse un bilan alarmant et révèle des conditions de travail néfastes pour les salariés.

Selon elle, en cinq ans, le nombre de décès à La Poste aurait augmenté de 30 % alors que la mortalité française reste stable. L’absentéisme, pas uniquement dû à l’âge, aurait augmenté de 20 % depuis 2006, soit 20 000 équivalents temps plein. Et quand on compare les bilans sociaux de La Poste à ceux d’un panel d’entreprises, le taux d’absentéisme serait supérieur de 65 %, le nombre de décès serait supérieur de 40 %, les accidents du travail seraient 2,5 fois plus nombreux et 3,5 fois plus graves. De son côté, la direction de La Poste dément les informations révélées par l’ex-DRH et l’accuse de chercher à faire condamner le groupe pour des raisons personnelles et financières. Astrid Herbert-Ravel veut, elle, faire usage de son droit d’alerte en demandant une enquête indépendante, sur le modèle de celle qui a eu lieu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008 et 2009.

[^2]: Qui témoigne dans Qui veut tuer La Poste ?, Thierry Brun, éd. Politis, 2013.

Économie
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