Les associations entendues

Le Sénat se prononce contre la pénalisation des clients.

Pauline Graulle  • 17 juillet 2014 abonné·es
Les associations entendues
© Photo : AFP PHOTO / ALAIN JOCARD

Le chemin vers le changement des mentalités ne passera sans doute pas par la pénalisation des clients. À l’écoute des associations, comme la LDH ou Médecins du monde, qui s’alarmaient qu’une loi pénalisant des clients vienne plus encore mettre en danger les prostitués [^2], les sénateurs se sont prononcés contre la mesure phare du texte adopté à l’Assemblée nationale. Motif : « Ne pas accroître la précarité sanitaire et sociale des personnes prostituées. »

Les sénateurs ont jugé que les moyens qui auraient été mis en œuvre pour traquer les clients seraient plus efficaces s’ils étaient dévolus à la lutte contre la traite et le proxénétisme ou à la réinsertion des personnes prostituées. Avant même son application, la perspective d’une telle loi avait d’ores et déjà eu des effets délétères sur le terrain. Selon les associations de santé communautaire, la crainte des hommes de se faire prendre avait contraint les prostituées à se cacher davantage et à baisser leurs tarifs pour continuer à travailler sur un « marché » où le client se faisait plus rare. Si, théoriquement, la pénalisation peut finalement être entérinée par l’Assemblée nationale, qui a le dernier mot dans le jeu des « navettes » entre les deux chambres, la mesure la plus médiatique et la plus controversée de la proposition de loi semble moribonde. L’occasion de s’intéresser au volet social de la loi, jusqu’ici resté dans l’ombre.

[^2]: Voir Politis n° 1277, du 14 novembre 2013.

Société
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