La télévision publique grecque va rouvrir, après 687 jours de lutte

Erwan Manac'h  • 29 avril 2015 abonné·es
La télévision publique grecque va rouvrir, après 687 jours de lutte
© Photo : 14 juin 2013, Ahtènes : AYHAN MEHMET / ANADOLU AGENCY

Le Parlement grec a voté, dans la nuit du mardi 28 avril au mercredi 29, le rétablissement de la radiotélévision publique  Ellinikí Radiofonía Tileórasi  (ERT, Radio télévision hellénique), fermée en juin 2013 par mesure d’austérité.


Après la coupure subite du faisceau, le 11 juin 2013, une partie des journalistes et des techniciens avaient continué d’émettre clandestinement et sans salaire, notamment via internet et le site ERTopen.

Au-delà de la lutte salariale, leur combat était celui de la liberté d’information, dans un contexte de musellement des médias et alors que le gouvernement Samaras relançait un groupe audiovisuel sous un contrôle renforcé, la Neirit, quelques mois après la fermeture d’ERT. 

«Bataille épuisante» 

Les locaux occupés de la télévision à Athènes ont été vidés par les forces de l’ordre le 7 novembre 2013. À Thessalonique, la deuxième ville du pays, les employés de la chaîne ERT3 ont tenu l’occupation jusqu’au bout, grâce notamment au soutien des nombreux mouvements sociaux implantés dans la ville. Ils avaient alors mis sur pied une ligne journalistique ouverte sur les résistances et une organisation en autogestion.

« Notre bataille a été épuisante, mais la victoire est enfin arrivée » , concluait simplement mercredi Éric Postiaux, cameraman pour ERT3.

Après le vote de la Vouli, la Neirit est donc dissoute et  1 550 anciens employés sont réintégrés, sur les 2 656 en poste en juin 2013.

 
 

Le documentaire That’s why they shut down ERT retrace la première année de lutte, à commencer par le soir de l’annonce de la fermeture de l’antenne.

Monde
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