PS / Mobilisations : Le grand fossé
Face à une contestation multiforme qui s’enracine, les dirigeants socialistes, désemparés, se préoccupent de leur domination sur la gauche.
dans l’hebdo N° 1399 Acheter ce numéro

Le contraste est saisissant. Pourtant, il n’a guère été relevé. Samedi 9 avril, alors que des centaines de milliers de manifestants battaient le pavé dans près de deux cents villes de France, parfois sous la pluie, contre le projet de loi travail, le Parti socialiste réunissait son conseil national dans une salle en sous-sol de l’Assemblée nationale. À huis clos. Dans la soirée, des milliers de jeunes et de moins jeunes « nuitdeboutistes » débattaient sur les places d’une soixantaine de villes à la vue et au su de tous, quand les « socialistes », comme ils s’appellent encore, se réchauffaient dans un strict entre-soi. Certes, ce repli n’est pas nouveau. Le dernier conseil national ouvert à la presse remonte au 13 avril 2013. Ce jour-là, les dirigeants du PS craignaient de voir leur réunion perturbée