De quoi le « Baupin Gate » est-il le nom ?
Ce nouveau scandale est une énième bombe à fragmentation pour la démocratie.
dans l’hebdo N° 1403 Acheter ce numéro

Tel un clown lugubre, il pose la bouche peinte de rouge à lèvres à côté de huit autres députés. Il aura donc fallu cette photo montrant Denis Baupin célébrer la Journée des femmes, en mars dernier, pour que les langues se délient. L’image, « comme un crachat, une provocation à toutes ses victimes, un “regardez bien comme je vous emmerde” [démontrant] le sentiment d’impunité et de toute-puissance qui est le sien », a convaincu Elen Debost, élue EELV au Mans, d’affirmer haut et fort qu’elle est l’une des victimes – et elles seraient nombreuses – de Denis Baupin.
Selon Mediapart et France Inter, qui ont révélé l’affaire lundi 9 mai, cela faisait des années que le désormais ex-président de l’Assemblée nationale s’adonnait à l’envoi de textos salaces et de chantage à la promotion canapé envers ses consœurs du Palais Bourbon et du parti. Après l’affaire Cahuzac, l’ex-ministre délégué au Budget censé lutter contre la fraude fiscale, l’affaire Baupin – le même qui évoquait sa « fierté », en 2012, d’avoir voté une loi contre le harcèlement sexuel ! – est une énième bombe à fragmentation pour la démocratie.
Pur cynisme ou vraie schizophrénie ? Le message (« faites ce que je dis, pas ce que je fais ») envoyé par ces hommes politiques indûment protégés par le pouvoir est un désastre. Sans doute naïvement, on n’imaginait pas la difficulté qu’il y aurait à dénoncer de telles pratiques dans un parti ouvertement féministe où le verbe est en général haut et franc. Les Verts – ou ce qu’il en reste – devront faire leur autocritique. Et nous, redoubler de vigilance.
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