Loi Travail : les députés rejettent la motion de censure

Comme il était prévisible l’Assemblée nationale la motion de censure présentée par les députés LR et UDI a échoué à rejeter le projet de révision du droit du travail et à renverser le gouvernement. Seulement 246 députés l’ont approuvés loin de la majorité requise (288 voix). Le projet de loi El Khomri est donc adopté en première lecture.
Conformément à ce qu’ils avaient annoncé, les dix députés du Front de gauche, ainsi qu’un ultra-marin (Jean-Philippe Nilor) l’ont voté. Deux ex-PS, Pouria Amirshahi et Philippe Noguès, figurent parmi les votants, où l’on retrouve aussi les écologistes Isabelle Attard et Sergio Coronado. Aucun membres du groupe socialiste ou apparenté ne l’a voté (voir le [détail du scrutin](http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/14/(num)/1270).
« Notre censure du gouvernement et du projet de loi Travail n’a évidemment rien à voir avec les motivations de la droite [qui] s’apprête à voter contre un texte qu’elle aurait rêvé d’écrire », a insisté le communiste André Chassaigne, président du groupe GDR, en rappelant que c’était « l’unique moyen de rejeter ce texte », lors du débat précédant le vote.
LIRE > Pourquoi il faut voter la censure
Deux heures durant dans un hémicycle déserté par plus de la moitié des députés, et tout particulièrement les députés socialistes, chaque groupe s’est exprimé par la voix d’un unique orateur, le plus souvent son président.
Curieusement, c’est un député favorable au texte, Christophe Cavard, que les écologistes avaient dépêché alors que dix d’entre eux (sur seize) avaient signé hier la « motion des gauches et écologistes ». Celui-ci est venu expliquer qu’« une très grande majorité de [son] groupe ne votera pas cette motion de censure », « une impasse », a-t-il dit. Avant d’estimer que « le seul mérite de cette séquence aura été de nous rappeler que le véritable chantier est ailleurs, dans la réforme d’institutions déséquilibrées, usées, dépassées ».
En réponse aux différentes explications de vote, le Premier ministre Manuel Valls aura davantage attaqué la gauche que la droite. Revenant sur la tentative manqué de présenter une motion « de gauche », hier, le Premier ministre a lancé : « Je ne laisserai pas détruire la gauche de gouvernement. » Si cette dernière emploie encore les mots de la gauche, elle a de plus en plus le goût de la droite.
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