Éducation : Lycéens et étudiants contre le « tri social »

Après une mobilisation « réussie » le 1er février, une seconde journée était organisée le 6 février contre la sélection à l’université et la réforme du bac.

Politis  • 7 février 2018
Partager :
Éducation : Lycéens et étudiants contre le « tri social »
photo : Helene Parisy / CrowdSpark

Q uand tu bloques ta fac à 5 h, malgré le froid et la neige, malgré la rocade bloquée et le métro en panne, c’est que tu l’aimes », a tweeté un étudiant toulousain le 6 février. Après une mobilisation « réussie » le 1er février, d’après des organisations comme la FSU, SUD-Éducation, Solidaires étudiant-e-s, l’Unef, l’Ases et SLU, une seconde journée était organisée contre la sélection à l’université et la réforme du bac. Les lycéens se disent déboussolés par la nouvelle plate-forme d’inscription en fac, Parcoursup, ouverte le 22 janvier alors que le projet de loi Orientation et réussite des étudiants n’a pas achevé sa navette parlementaire. Le nombre de vœux à renseigner a été réduit mais sans hiérarchie. Surtout, les lycéens ne sont plus « libres de s’inscrire dans l’établissement de leur choix », contrairement à ce qui est encore écrit dans le code de l’Éducation.

À lire aussi >> Parcoursup : l’hypocrisie de la sélection à l’université

Le texte passe au Sénat les 7 et 8 février, et fait l’objet d’un recours en référé devant le Conseil d’État par des sénateurs communistes. Le 24 janvier, la publication du rapport Mathiot a révélé les grandes orientations de la réforme du bac qui doit être divulguée le 14 février. Pour les organisations mobilisées, le « baccalauréat resserré » qu’elle défend repose sur la même logique de « tri social » que la sélection à l’entrée de l’université. Sans compter qu’il y aura 25 000 élèves en plus dans les collèges et les lycées à la rentrée 2018, avec 1 300 postes d’enseignants en moins. En outre, plusieurs établissements font grève pour protester contre la baisse de leur dotation horaire globale, qui va leur imposer des heures de cours en moins, des fermetures de sections, de classes, et des effectifs en hausse.

Les échos Éducation
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Caroline Chevé : « La situation en cette rentrée scolaire est très inquiétante »
Entretien 1 septembre 2025 abonné·es

Caroline Chevé : « La situation en cette rentrée scolaire est très inquiétante »

C’est l’un des nouveaux visages du monde syndical. La professeure de philosophie a pris la tête de la FSU, première fédération syndicale de l’enseignement, au début de l’année. C’est dans ce nouveau rôle qu’elle s’apprête à vivre une rentrée scolaire et sociale particulièrement agitée.
Par Pierre Jequier-Zalc
Des enseignants bien seuls face à la pauvreté
Reportage 25 août 2025 abonné·es

Des enseignants bien seuls face à la pauvreté

Dans les établissements d’éducation prioritaire, les professeurs composent avec des élèves souvent en situation de précarité. Malgré les actions individuelles et collectives, ils se sentent trop souvent abandonnés par l’institution.
Par Malika Butzbach
Allocation de rentrée scolaire : « On laisse penser que les pauvres méritent leur pauvreté »
Entretien 25 août 2025 libéré

Allocation de rentrée scolaire : « On laisse penser que les pauvres méritent leur pauvreté »

Comme chaque année, des politiques et des éditorialistes utilisent l’allocation de rentrée scolaire pour relancer le débat sur « l’assistanat ». Entretien avec le sociologue Denis Colombi, qui décortique ce mythe.
Par Élise Leclercq
Ivry-sur-Seine à l’épreuve de la mixité scolaire
Reportage 25 juin 2025 abonné·es

Ivry-sur-Seine à l’épreuve de la mixité scolaire

Dans la ville de petite couronne francilienne en cours de gentrification, la diversité sociale s’arrête aux portes de l’école. Mais parents et enseignants se battent pour cet enjeu politique.
Par Malika Butzbach