Zéro pesticide, urgence vitale
C’est l’hécatombe autour des champs : insectes et oiseaux disparaissent massivement. Accusée, la chimie industrielle. Un mouvement citoyen demande leur interdiction.
dans l’hebdo N° 1518 Acheter ce numéro

C’est le test du pare-brise, celui que tout automobiliste de plus de 40 ans a pratiqué involontairement : sur la route des vacances, il fallait auparavant s’arrêter toutes les deux heures pour nettoyer la vitre des insectes écrasés. Aujourd’hui, combien de fois ?
Il y a un an, une équipe internationale publiait dans la revue scientifique Plos One les résultats d’une rigoureuse étude réalisée dans les campagnes allemandes, et qui a estomaqué jusqu’aux spécialistes du monde vivant : en trois décennies, les populations d’insectes volants ont chuté de 80 %. Précision majeure : les 63 sites où les chercheurs ont travaillé pendant deux ans se trouvaient dans des aires protégées mais environnées de champs cultivés.
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Ces scientifiques ont également analysé les facteurs pouvant expliquer cette hécatombe : le dérèglement climatique, la nature des sols, l’évolution de la diversité végétale des parcelles, la présence de parasites ou de virus, etc. Mais rien qui puisse être corrélé de manière satisfaisante aux observations. La hausse des températures tendrait même à dynamiser les populations d’insectes, comme on le constate par ailleurs. En revanche, le changement des pratiques agricoles, et particulièrement la généralisation à partir de 1994 des insecticides néonicotinoïdes, accompagne l’écroulement des populations d’insectes. Et, comme les grands pays agricoles européens ont connu des évolutions