Des particules fines en quantité dans le métro

Les particules fines atteignent une proportion très inquiétante dans les sous-sols des transports parisiens, révèle une première étude sur les plus petites particules publiée ce 18 septembre par le CNRS et l’association Respire.

Matthias Hardoy  • 18 septembre 2019
Partager :
Des particules fines en quantité dans le métro
Photo : Métro parisien pendant une heure de pointe.
© Laure Boyer / Hans Lucas / AFP

Quelque 800 millions de particules par mètre cube. La concentration maximum en particules fines dans le métro et le RER fait froid dans le dos. L’équipe du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace du CNRS dirigé par Jean-Baptiste Renard a mené avec l’ONG Respire, une série de mesures dans les enceintes du métro et du RER pendant le mois de juin 2019. Ces mesures ont été réalisées pour la première fois avec le LOAC, un appareil de mesure de haute précision qui permet de détecter des particules de très petite taille qui descendent jusqu’à 0,2 micron (un micron correspond à un millième de millimètre) quand celles mesurées par la RATP (réseau Squales – Surveillance de la qualité de l’air de l’environnement souterrain) ou par Airparif ne vont pas en dessous de 2,5 microns.

À lire aussi >> Quand respirer tue

Cette étude (téléchargeable ici) rendue publique ce mercredi 18 septembre rappelle que, d’après le récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (l’Anses), ce sont les particules les plus petites qui sont les plus dangereuses pour la santé humaine. En pénétrant profondément dans le corps, elles peuvent provoquer des atteintes sur les voies respiratoires, le système cardiovasculaire et entraîner des décès précoces.

Poursuivre les recherches

L’équipe de Jean-Baptiste Renard a insisté sur la nécessité absolue de poursuivre les recherches dans les sous-sols du RER et du métro car beaucoup d’éléments restent flous. On note, par exemple, des différences de présence de particules fines considérables entre l’avant, l’arrière et le milieu d’un quai. Il est donc nécessaire d’étudier la distribution de la pollution dans différents endroits d’une station pour comprendre ses variations.

La variabilité est-elle liée au type de matériel utilisé, au type de conduite des trains ou à d’autres facteurs ? Comprendre ces détails pourrait permettre à la RATP et la SNCF de diminuer les concentrations de polluants dans les souterrains et les tunnels et de conseiller salariés et usagers en diffusant des messages de santé publique du type : « N’attendez pas votre métro devant l’entrée du tunnel ».

À lire aussi >> Pollution de l’air, un procès historique

Des études antérieures ont déjà démontré que l’air du métro était nettement plus pollué que l’air ambiant. « Dans le cas du RER, l’effet conjugué du freinage et des tunnels à voie unique pourrait souvent engendrer un nuage fortement concentré en particules fines qui se disperseraient ensuite dans la station, ajoute cette première étude sur les particules les plus fines. Dans le cas du métro, le contenu en particules semblerait plus sable, peut-être du fait d’un tunnel à deux voies permettant une répartition spatiale plus homogène des particules fines. »

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À Échirolles, le Village 2 santé prend soin des habitants « fracassés par le système »
Reportage 21 novembre 2025 abonné·es

À Échirolles, le Village 2 santé prend soin des habitants « fracassés par le système »

Implanté au sein d’un quartier populaire d’Échirolles, en périphérie de Grenoble, un centre de santé communautaire soigne les habitants en prenant en compte les inégalités sociales. Un projet dans lequel les habitants sont pleinement investis.
Par Pauline Migevant

Franco : une récupération aux mille visages
Extrême droite 20 novembre 2025 abonné·es


Franco : une récupération aux mille visages

Quarante ans de dictature franquiste ont imprimé en profondeur la société espagnole. Son empreinte, décryptée par l’historien Stéphane Michonneau, pèse aujourd’hui sur le débat politique, en y insufflant les relents nauséabonds du fascisme. Même si le franquisme est maintenant poursuivi par la loi.


Par Olivier Doubre
Le 22 novembre, nous ne marcherons ni avec l’extrême droite ni avec les sionistes !
Féminisme 20 novembre 2025

Le 22 novembre, nous ne marcherons ni avec l’extrême droite ni avec les sionistes !

Cette tribune a été rédigée par une inter-organisation féministe antiraciste, anticoloniale, antifasciste composée des collectifs suivants : #NousToutes IDF, Le CLAF, Du Pain et des Roses, Extinction Rebellion France, Feministes révolutionnaires, Jeunes Écologistes IDF, Observatoire des violences dans l’enseignement supérieur, OuTrans, Relève féministe, Revolution féministe Versailles, Tsedek !, Urgence Palestine.
« J’arrêterai ma grève de la faim le jour où j’aurai un titre de séjour »
Entretien 19 novembre 2025

« J’arrêterai ma grève de la faim le jour où j’aurai un titre de séjour »

Nader Ayache, réalisateur tunisien, a entamé depuis le 16 novembre une grève de la faim pour réclamer un titre de séjour. À Politis, il témoigne de la nécessité de « mettre en lumière » son cas, « qui est un cas parmi les 140 000 OQTF délivrées chaque année » par la France.
Par Pauline Migevant